«L’Eucharistie fait descendre le ciel dans l’enfer»
Fribourg: Le Père Daniel Ange est l’invité de la 5e Journée Eucharistique
Fribourg, 8 mai 2011 (Apic) Le Père Daniel Ange a choisi le thème de l’»Eucharistie, Corps de Dieu», pour la 5e Journée Eucharistique, le 7 mai 2011 à l’église des Cordeliers de Fribourg, en Suisse. Avec feu, il a enchaîné deux enseignements, où il a développé le thème de l’Eucharistie comme Corps de Dieu, et montré le lien qui existe entre le Corps Eucharistique et le corps des martyrs.
Des gens de toute la Suisse romande se sont déplacés en nombre pour écouter le Père Daniel Ange. Le conférencier n’est pas un inconnu à Fribourg. Il y a déjà été invité en 2007, pour traiter de «Je suis venu jeter un feu sur la terre». Daniel Ange a enthousiasmé l’assemblée. Il a même fait vaciller l’image du bienheureux Jean Paul II, dont le verre s’est brisé à ses pieds.
«L’histoire de l’humanité se joue autour du Corps de Dieu»
Le conférencier a d’abord retracé l’histoire du Salut. Dieu, devant la révolte de ses enfants, envoie son Fils. Mais pour cela, Dieu doit mendier un corps. «Lucifer – qui comme ange est seulement esprit – ne supporte pas que Dieu se fasse zygote», a déclaré Daniel Ange dans une phrase choc, qui peut heurter. Aussi tente-t-il de s’opposer au «oui» de la jeune fille. Parce que ce «oui» de Marie est la réponse humaine au «oui» éternel du Fils, qui dit à son Père: «me voici, envoie-moi».
L’Eucharistie est justement le prolongement de cette «messe éternelle, a-t-il encore précisé, qui commence à l’Incarnation». L’Eucharistie, c’est Dieu prenant le corps de l’homme, devenu Verbe-chair dans le sein de Marie.
Daniel Ange a ensuite actualisé son discours, en montrant que toute l’histoire de l’humanité se joue autour du Corps de Dieu. L’islam ne tolère aucun contact direct entre Dieu et les hommes. Le New Age et toutes les expressions du spiritualisme sauvage prônent un détachement complet de la matière. A l’opposé, il y a le matérialisme, pour qui seule la matière compte. Or en Dieu, l’équilibre entre la matière et l’esprit est parfait. Dieu rejoint l’homme dans sa quête de matière et de spirituel, a insisté Daniel Ange.
Noël, une fête qui dérange
En France aujourd’hui, on fait tout pour supprimer la fête de Noël. L’idée n’est pas nouvelle. Les communistes, les nazis et d’autres ont essayé auparavant, a rappelé le fondateur de «Jeunesse Lumière». Pourquoi a-t-on si peur de l’enfant de la crèche? Parce que cet enfant est le plus dangereux du monde. Par sa venue, il a inversé toutes les valeurs. Il parle en chaque embryon, disant «c’est moi». Ce que le monde ne supporte pas, a commenté Daniel Ange. Le petit cri dans le silence de la nuit de Noël, c’est le cri de tous les enfants que l’on tue. Et de conclure: «Lucifer est une bête qui n’est pas bête».
Daniel Ange a aussi expliqué le sens du mot adoration. Il signifie étreinte, bouche à bouche. L’adoration est un baiser d’amour. D’ailleurs, lorsque le croyant communie à la messe, il devient une seule chair avec Dieu. La chair de Dieu devient la chair de l’homme, le sang de Dieu devient le sang de l’homme. Et il devient aussi un seul cœur. Dans ce cœur à cœur, Daniel Ange y voit la guérison de la schizophrénie de l’homme entre le corps et le cœur. Dieu nous apprend à vénérer la personne, à voir la chair selon Sa lumière divine. En cela, l’Eucharistie est la guérison merveilleuse de toute sexualité, s’est enthousiasmé le conférencier.
Une vie marquée par les martyrs
Daniel Ange a confié que sa vie est marquée par les martyrs. Ainsi, Mgr Ghika, dont le procès de béatification est en cours, a marié ses parents. Son père spirituel, il est mort martyre au Rwanda. Et l’actualité religieuse nous apprend que le christianisme est la religion la plus persécutée du monde. 200 millions de chrétiens ne peuvent pas pratiquer leur foi aujourd’hui. 37 pays musulmans persécutent les chrétiens.
Pourtant, il règne une grande conspiration silencieuse à ce sujet. Heureusement, des journalistes non chrétiens ou des personnes d’autres confessions sonnent l’alarme. Nous n’avons pas le droit d’oublier et de nous taire, a tonné avec force Daniel Ange. «J’ai voulu leur prêter ma voix… portez-les avec moi dans la prière, nous leur devons une immense gratitude», a déclaré Jean Paul II lors de la célébration œcuménique, en 2000 au Colisée à Rome, rappelant en huit «stations» les principaux groupes de martyrs chrétiens de notre temps. Nous devons glorifier le Seigneur pour leur courage et nous laisser entraîner par eux, a souligné le conférencier. Le XXe siècle est celui du plus grand nombre de martyrs. C’est le siècle de la grande sainteté de l’Eglise, selon Daniel Ange, et il a commencé avec le génocide arménien de 1915.
Or, l’Eucharistie et le martyre sont le lieu même de l’unité. Au nom des martyrs, on prie ensemble. C’est l’œcuménisme le plus fort, a rapporté le conférencier. Le martyre est aussi le sommet de la vie. En donnant sa vie pour Jésus, le martyre devient une eucharistie vivante. Le martyre est la plénitude de l’amour. «La mort ne leur prendra rien car l’amour a déjà tout donné». Dieu, en donnant son Corps, opère une véritable révolution copernicienne. «L’Eucharistie, c’est la violence transformée en amour», selon les paroles de Benoît XVI.
La Journée Eucharistique s’est poursuivie par une messe festive et une veillée eucharistique. Pour la première fois, un programme spécial pour les enfants dès 6 ans a aussi été organisé.
Encadré
Après trente ans de vie monastique, Daniel Ange est bouleversé par la détresse des jeunes en pleine dérive. Il ressent alors l’appel à leur transmettre Dieu.
Né en 1932 à Bruxelles, Daniel Ange est ordonné prêtre en 1981 lors du Congrès Eucharistique international de Lourdes, en France. En 1984, Il fonde «Jeunesse-Lumière», une des premières écoles catholiques d’évangélisation en Europe.
Daniel Ange partage sa vie entre des retraites en ermitage, son ministère auprès de «Jeunesse Lumière», des missions à travers le monde, et l’écriture de livres de théologie et d’évangélisation. (apic/ggc)