L»évaluation doctrinale» du Vatican au centre des préoccupations
Etats-Unis: 900 participantes à la rencontre annuelle des supérieures religieuses
Saint-Louis/Missouri, 7 août 2012 (Apic) 900 religieuses américaines participent à la traditionnelle rencontre annuelle d’août mise sur pied par la Conférence des supérieures des religieuses catholiques des Etats-Unis (LCWR ou «Leadership Conference of Women Religious»). La LCWR est dans le collimateur du Vatican depuis un certain temps. Sa rencontre nationale de formation a lieu cette année du mardi 7 au samedi 11 août à Saint-Louis, dans le Missouri.
Rome a récemment souhaité réformer cette association de supérieures de congrégations religieuses aux Etats-Unis afin de remédier aux problèmes que poseraient «certaines de leurs positions ecclésiales, éthiques ou sociales».
Au terme de trois années d’enquête, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a lancé un vaste programme de réforme concernant la principale association de supérieures de congrégations religieuses aux Etats-Unis. La CDF soulignait ce printemps que la situation doctrinale et pastorale actuelle de la LCWR faisait l’objet d’une «vive préoccupation», notamment à cause de l’influence que l’association exerce sur les congrégations religieuses du monde entier.
La CDF reproche à la LCWR son «absence de soutien aux enseignements de l’Eglise sur l’ordination des femmes et sur l’homosexualité et son silence concernant le droit à la vie de sa conception à la mort naturelle, une question qui fait partie du débat public animé sur l’avortement et l’euthanasie aux Etats-Unis». Le cardinal américain William Levada, président de la Congrégation, lui reproche aussi de ne pas défendre la «conception biblique de la famille et de la sexualité». En revanche, le prélat salue son action dans le domaine de l’assistance aux pauvres.
Le Vatican a chargé l’archevêque de Seattle, Mgr Peter Sartain, de pourvoir «à l’étude, au conseil et à l’approbation, lorsque cela est nécessaire, du travail de la LCWR». Son cahier des charges prévoit la révision des statuts, des programmes et du déroulement des assemblées générales de la LCWR, ainsi que le lancement d’un programme de formation continue pour les religieuses.
Accusée de promouvoir un «féminisme radical incompatible avec la foi catholique»
Selon la presse américaine, l’organisation des religieuses américaines la plus importante et la plus influente, jugée «trop libérale», serait en contradiction avec la doctrine de l’Eglise dans les domaines de l’homosexualité et du sacerdoce réservé uniquement aux hommes, et ferait la promotion d’un «féminisme radical incompatible avec la foi catholique».
A la réunion de Saint-Louis, ce sera «business as usual» et pas «business as usual», a reconnu la Sœur franciscaine Pat Farrell, présidente de la LCWR. Fondée en 1956, cette Conférence des supérieures religieuses américaines compte plus de 1’500 membres, qui représentent plus de 80% des 57’000 religieuses aux Etats-Unis. Pour la présidente, interrogée la veille de la rencontre par l’agence de presse catholique américaine CNS, ce meeting offrira comme d’habitude un programme de formation, traitera des affaires ordinaires et sera une occasion d’échanger pour les supérieures des congrégations religieuses. Mais il y aura également un temps pour discuter de l»évaluation doctrinale» de la LCWR menée par Rome et les réformes exigées par la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi.
Si elle ne veut pas que la discussion sur l»évaluation doctrinale» de la Conférence prenne l’entièreté du temps de la rencontre, Sœur Farrell souligne que les religieuses veulent tout de même analyser le document en profondeur de façon à pouvoir élaborer une réponse. Cette rencontre de la LCWR est la première depuis que la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié son «évaluation doctrinale» le 18 avril dernier. (apic/cns/com/be)