Suisse: Théorie du genre, les femmes catholiques condamnent la position de Mgr Huonder
L’évêque de Coire accusé de diffamer les homosexuels
Lucerne, 10 décembre 2013 (Apic) La Ligue Suisse des Femmes Catholiques (SKF) condamne sévèrement la prise de position de Mgr Vitus Huonder, qui a qualifié la théorie du genre de «profondément erronée». L’évêque de Coire a traité le sujet dans sa lettre pastorale pour la Journée internationale des droits de l’homme célébrée dans le monde le 10 décembre. Pour la SKF, la lettre de Mgr Huonder ne s’en prend pas seulement aux droits des femmes, mais «diffame» également les homosexuels.
Dans sa lettre, Mgr Vitus Huonder déplore notamment le mariage homosexuel, l’adoption des enfants par des couples de même sexe, et l’»(homo)-sexualisation des enfants» par le système scolaire. Il estime devoir s’exprimer sur la théorie du genre – qu’il appelle le «genderisme» – parce que des parents se sont adressés à lui, «préoccupés que l’Etat instrumentalise leurs enfants en faveur du genderisme et que la politique mette en discussion le mariage et la famille».
Une idéologie qui prend de plus en plus des «traits totalitaires»
Mgr Huonder affirme que le but du «genderisme», une idéologie qui prend de plus en plus des «traits totalitaires», est que chaque «identité sexuelle» soit acceptée comme ayant la même valeur. Avec pour conséquence le droit supposé des couples de même sexe de se marier, d’adopter des enfants, ainsi que l'(homo)sexualisation des enfants dans les jardins d’enfants et à l’école.
Le 10 décembre, la Ligue Suisse des Femmes Catholiques (SKF) a fermement réagi. La SKF, qui affirme rassembler quelque 150’000 membres et être ainsi la plus grande organisation faîtière confessionnelle de Suisse, déplore le fait que Mgr Huonder utilise un concept de genre «déformé».
Les femmes catholiques utilisent la théorie du genre
Le «gender», un concept qu’utilisent volontiers les femmes catholiques, ne fait que relever la différence entre le sexe biologique et le rôle social qui lui est lié. Cette différence se montre du simple fait que le rôle social est différemment vécu selon les époques et les aires culturelles, et qu’il est conditionné par les conventions sociales et les lois.
La SKF souligne que la théorie du genre, telle qu’elle la comprend, contribue à comprendre les rôles de genre et aide les femmes (et les hommes) à changer les conditions injustes, dans le sens d’une plus grande justice. Ainsi, cette théorie n’est en aucun cas incompatible avec une vision chrétienne de l’être humain.
L’organisation rappelle qu’elle s’engage depuis longtemps pour l’égalité de traitement, tant dans l’Eglise que dans la société, des couples formés de partenaires du même sexe. (Voir le document «Diskussionspapier. Unsittliches Tun oder anerkennenswerte Lebensform? Lesben, Schwule und Bisexuelle in Kirche und Gesellschaft, qui indique la position de la SKF concernant les personnes bisexuelles, lesbiennes, gays, dans l’Eglise et la société, Cf. www.frauenbund.ch) (apic/com/be)