Jérusalem: Israël refuse à l’évêque anglican Suheil Dawani de vivre à Jérusalem
L’évêque du diocèse épiscopalien de Jérusalem fait recours devant la justice
Jérusalem. 6 mars 2011 (Apic) Les autorités israéliennes refusent que l’évêque anglican Suheil Dawani, un Palestinien originaire de Naplouse, vive à Jérusalem. L’évêque du diocèse épiscopalien de Jérusalem, qui a vu son permis de résidence révoqué en août 2010, a saisi un tribunal israélien pour faire annuler cette mesure que son Eglise qualifie d’arbitraire.
Comme tous les Palestiniens originaires de Cisjordanie, l’évêque épiscopalien doit obtenir et renouveler régulièrement un «permis de résidence temporaire» pour vivre dans la partie arabe de Jérusalem, occupée par Israël. C’est là que se trouve sa résidence épiscopale, la cathédrale et les bureaux de son diocèse. Selon un communiqué du diocèse épiscopalien de Jérusalem, jusqu’à présent, ce permis avait toujours été accordé à l’évêque.
Israël ordonne à l’évêque de quitter immédiatement son pays
Le Ministère israélien de l’Intérieur a refusé le permis de résidence pour l’évêque Dawani, son épouse et sa plus grande fille sous prétexte que l’évêque a vendu illégalement des terres juives à des Palestiniens. La lettre de refus officielle, écrite en hébreu, affirme que l’évêque Suheil a agi de concert avec l’Autorité palestinienne pour transférer des terres appartenant au peuple juif aux Palestiniens et a ainsi aidé à faire enregistrer des terres du peuple juif au nom de l’Eglise. Les autorités israéliennes ordonnent que l’évêque Dawani et sa famille quittent leur pays immédiatement.
L’évêque Suheil Dawani a rejeté les allégations israéliennes, dont aucune n’a été prouvée par un quelconque document, selon le diocèse de Jérusalem. Il a écrit au Ministère de l’Intérieur et au procureur général israélien pour demander des explications, mais aucun des deux interlocuteurs n’a daigné lui répondre, selon le diocèse de Jérusalem. Selon l’agence «Ecumenical News International» (ENI), les demandes et les protestations de diplomates occidentaux auprès du Ministère israélien de l’Intérieur et le bureau du Premier ministre sont restées sans effets.
L’archevêque anglican de Canterbury Rowan Williams, l’évêque primat de l’Eglise épiscopalienne des Etats-Unis Katharine Jefferts Schori, et les primats de la Communion anglicane ont également tenté d’intervenir en faveur de l’évêque Dawani, mais sans résultat non plus.
Israël n’a aucun respect pour les chrétiens
«Il y a le sentiment parmi les chefs de l’Eglise qu’Israël n’a aucun respect pour les chrétiens et les responsables chrétiens», a déclaré à ENI Yusef Daher, secrétaire exécutif du Centre inter-Eglises de Jérusalem (ICC). L’ICC est soutenu par les Eglises de Jérusalem, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le Conseil des Eglises du Moyen-Orient (CEMO).
Installé à Jérusalem en 2007, l’évêque Dawani a été reconnu par l’Etat d’Israël (puissance occupante de la partie arabe de Jérusalem) comme étant le chef du diocèse épiscopalien de Jérusalem en accord avec la décision d’Israël de 1970. Selon cette décision, il reconnaît le diocèse comme faisant partie des 13 Eglises reconnues en Israël. Le permis de résidence avait été renouvelé sans histoire en 2008 et en 2009. Le personnel religieux chrétien à Jérusalem est régulièrement confronté aux chicanes des autorités israéliennes, qui refusent des permis souvent sans autres explications. L’interdiction faite à l’évêque anglican est source de sérieuses préoccupations dans les autres Eglises. (apic/eni/be)