L’humilité «humiliante» du cardinal Bergoglio

Argentine: L’abbé Bouchacourt, de la FSSPX, fustige le pape François

Buenos Aires, 15 mars 2013 (Apic) Le cardinal Bergoglio «cultive une humilité militante, mais qui peut se montrer humiliante pour l’Eglise», affirme l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du district d’Amérique du Sud de la Fraternité sacerdotale St-Pie X (FSSPX). Dans un communiqué du 15 mars 2013 diffusé par DICI, le site internet de la FSSPX, l’abbé intégriste parle du travail de l’archevêque de Buenos Aires comme d’un «désastre» et qualifie l’un de ses discours de «lamentable».

Le ton du communiqué tranche nettement avec celui du texte diffusé par la FSSPX le soir de l’élection du pape. La Fraternité y disait «prier Dieu d’accorder abondamment au nouveau souverain pontife les grâces nécessaires à l’exercice de sa lourde charge». Le Supérieur du district d’Amérique du Sud se montre, lui, beaucoup plus critique, voire sarcastique à l’égard du nouveau pape.

«Le cardinal Bergoglio veut être un pauvre parmi les pauvres», souligne l’abbé Bouchacourt. «Il cultive une humilité militante, mais qui peut se montrer humiliante pour l’Eglise», poursuit-il. Pour le Supérieur du district d’Amérique du sud, l’apparition du pape François à la loggia de Saint-Pierre «en simple soutane sans son rochet et sa mozette de pape» est la parfaite illustration de cette «humilité humiliante».

L’abbé Bouchacourt qualifie le nouveau pape d’»apôtre idéaliste des années 70». Même s’il est tout entier tourné vers les pauvres, il n’en est pas pour autant un disciple de la théologie de la libération, assure le prêtre intégriste.

Un clergé délabré?

«Très conscient de l’état de délabrement de son clergé, il n’a rien fait pour arranger les choses. Jamais le séminaire de Buenos Aires n’a eu aussi peu de séminaristes qu’aujourd’hui. C’est un désastre comme ont été un désastre les liturgies présidées par le «cardinal des pauvres». Avec lui, nous risquons de revoir les messes du pontificat de Paul VI, bien loin des efforts de Benoît XVI pour remettre en honneur des cérémonies liturgiques plus dignes», déclare l’abbé Bouchacourt.

«Il s’opposa assez fermement à l’avortement, poursuit le prêtre de la FSSPX. Mais s’il écrivit une belle lettre aux carmélites de Buenos Aires contre le projet de «mariage» homosexuel – qui pour finir a été malheureusement adopté –, il fit lire un discours lamentable lors de la manifestation d’opposition contre ce projet, dans lequel le nom de Notre Seigneur ne fut pas prononcé une seule fois».

Un homme de consensus, «qui a horreur des affrontements»

L’abbé Bouchacourt qualifie le pape François d’»homme de consensus, qui a horreur des affrontements». Il explique que le cardinal Bergoglio «se désolidarisa des catholiques qui dénoncèrent des expositions blasphématoires qui ont eu lieu à Buenos Aires».

Le prêtre de la Fraternité affirme avoir rencontré cinq ou six fois l’archevêque de Buenos Aires. «Il m’a toujours reçu avec bienveillance, explique-t-il, cherchant à m’accorder ce que je demandais, sans se démener en cas d’obstacle…». (apic/com/rz)