L’institution avait provoqué un avortement thérapeutique pour sauver la mère
Etats-Unis: «L’hôpital St-Joseph n’est plus catholique», décrète l’évêque de Phoenix
Phoenix, 3 janvier 2011 (Apic) «L’hôpital St-Joseph n’est plus catholique», a décrété fin décembre Mgr Thomas J. Olmsted, évêque de Phoenix, dans l’Etat américain d’Arizona. L’hôpital catholique avait provoqué un avortement thérapeutique pour sauver la vie de la mère en novembre 2009. Plus aucune messe ne doit être dite dans cet établissement.
L’évêque lui retire le qualificatif de catholique parce qu’il ne peut pas vérifier que l’hôpital va fournir des services de santé authentiquement catholiques en accord avec les enseignements de l’Eglise, peut-on lire sur le site internet du diocèse www.arizonacatholic.org.
Mgr Olmsted relève que l’hôpital St-Joseph a admis une coopération formelle en matière d’avortements, de stérilisations et de services contraceptifs administrés par le biais de son «Mercy Care Plan» qui vient en aide aux pauvres de l’Arizona. Du fait de la décision de l’évêque de Phoenix, l’hôpital qui est une œuvre des Sœurs de la Miséricorde, ne peut plus disposer d’une chapelle et la messe n’y sera plus dite. Les aumôniers catholiques y interviendront auprès des patients demandeurs comme ils le font dans n’importe quel hôpital.
Une pétition pour défendre l’hôpital
Le mouvement «Catholics United» a lancé une pétition sur internet «pour donner une voix aux catholiques de la région de Phoenix et aux gens de foi qui croient que la mission d’un hôpital catholique est de servir ceux qui sont le plus dans le besoin». Mgr Olmsted estime que ce mouvement, n’étant pas en union avec lui, ne peut dès lors plus être considéré comme «authentiquement catholique».
La présidente de l’hôpital, Linda Hunt, a défendu la décision de l’hôpital de procéder à l’avortement, pour sauver la vie de la mère. «En accord avec nos valeurs de dignité et de justice, si nous sommes en présence d’une situation dans laquelle une grossesse met en danger la vie d’une femme, notre première priorité est de sauver les deux patients», dit-elle.
«Si ce n’est pas possible, nous sauverons toujours la vie que nous pouvons sauver, et c’est ce que nous avons fait dans ce cas», poursuit-elle. «Moralement, éthiquement et légalement, nous ne pouvons tout simplement pas laisser quelqu’un mourir si nous sommes en mesure de le sauver».
Sœur Margaret Mary McBride a été excommuniée
Notons qu’en mai dernier, Sœur Margaret Mary McBride, une religieuse ayant souscrit à la décision d’un comité d’éthique d’autoriser une femme gravement malade à interrompre sa grossesse à l’hôpital St. Joseph de Phoenix, a été «automatiquement excommuniée par cette action», avait alors annoncé Mgr Thomas J. Olmsted. L’évêque de Phoenix n’avait pas accepté l’argument de l’hôpital, estimant que le fœtus de 11 semaines était tout à fait sain et que la vie de la mère n’était pas en danger.
Margaret Mary McBride, de la congrégation des Sœurs de la Miséricorde, en plus d’être excommuniée, a également été démise de son poste de vice-présidente de la «mission d’intégration» de l’Hôpital et Centre médical St-Joseph.
La patiente, qui a subi l’avortement et dont l’identité n’est pas connue, était enceinte de 11 semaines lors de l’intervention chirurgicale. Elle souffrait d’hypertension pulmonaire, ce qui mettait sérieusement en péril sa vie en cas de poursuite de la grossesse, selon «Catholics United» et d’autres organisations catholiques actives dans le domaine de la santé, comme la «Catholic Health Association».
Mgr Thomas J. Olmsted a déclaré dans un communiqué daté du 14 mai 2010 que «la mort directe d’un enfant à naître est toujours immorale, quelles que soient les circonstances, et elle ne peut être permise par aucune institution qui se dit authentiquement catholique». Et d’ajouter: «nous devons toujours nous rappeler que quand une situation médicale difficile implique une femme enceinte, il y a deux patients qui ont besoin de traitements et de soins, pas seulement un». Selon l’évêque, «la vie d’un enfant à venir est tout aussi sacrée que celle de sa mère et aucune vie ne peut être choisie aux dépens d’une autre». Il n’y a donc pour lui pas d’exception aux «Directives éthiques et religieuses pour les établissements de soins catholiques» en vigueur aux Etats-Unis.
L’évêque de Phoenix reproche également à l’hôpital St. Joseph et à l’institution qui l’exploite, Catholic Healthcare West (CHW), d’avoir «coopéré pendant des années avec plusieurs programmes médicaux contraires aux directives éthiques et religieuses» de l’Eglise catholique. (apic/cns/com/be)