«L’utilisation du préservatif est immorale»
Menzingen: La Fraternité Saint-Pie X réagit au livre-entretien de Benoît XVI
Menzingen, 26 novembre 2010 (Apic) Dans un livre-entretien intitulé «Lumière du monde», Benoît XVI admet, pour la première fois, l’utilisation du préservatif «dans certains cas», pour réduire les risques de contamination par le virus du sida. Dans un communiqué publié le 26 novembre, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X réagit à ces propos «erronés», qui demanderaient à être «clarifiés et corrigés». Elle estime que «leurs effets désastreux – qu’une campagne médiatique n’a pas manqué d’exploiter – causent scandale et désarroi parmi les fidèles».
Pour la Fraternité Saint-Pie X, le problème posé par les propos du pape est bien la légitimité de l’usage du préservatif envisagé comme un «pas vers la moralisation, dans certains cas». Elle rappelle, en s’appuyant sur des déclarations de Pie XII et Pie XI, que l’usage de préservatifs est «contre-nature en ce qu’il détourne un acte humain de sa fin naturelle». Leur utilisation demeure toujours «immorale».
Un péché mortel
En outre, la Fraternité déplore que Benoît XVI ne rappelle pas que l’Eglise est toujours fondamentalement opposée à l’usage des préservatifs. «Que l’utilisation du préservatif soit une action intrinsèquement immorale et matière à péché mortel, est un point constant dans l’enseignement traditionnel de l’Eglise, par exemple chez Pie XI et Pie XII, et même dans la pensée de Benoît XVI, qui ne considère pas le préservatif comme une solution réelle ni morale». Le fait que le pape l’admette «dans certains cas» est pour elle inadmissible au regard de la foi. «Benoît XVI semble envisager le cas de ce prostitué selon les principes de la ’morale de gradualité’. Tolérer un moindre mal n’équivaut pas à rendre ce mal légitime, ni à l’inscrire dans un processus de moralisation».
Pas un acte du magistère
«Certes un livre-entretien ne peut pas être considéré comme un acte du magistère, a fortiori lorsqu’il s’écarte de ce qui a été enseigné de façon définitive et invariable», note la Fraternité Saint Pie X. Elle estime que les catholiques attendent le «rappel ferme que la loi naturelle, comme la nature humaine où elle est gravée, est universelle».
Toujours selon elle, le pape relativise l’enseignement d’Humanae Vitae en désignant ceux qui le suivent fidèlement comme des «minorités profondément convaincues offrant à d’autres un modèle fascinant à suivre». «Comme si l’encyclique de Paul VI fixait un idéal presque hors d’atteinte; ce dont s’était déjà facilement persuadée la grande majorité des évêques (…)» Et de conclure: «L’exigence évangélique deviendrait-elle malheureusement l’exception destinée à confirmer la règle générale du monde hédoniste dans lequel nous vivons?» (apic/com/nd)