La 25e réunion du C9 s'achemine vers une nouvelle constitution (2/2)

Réuni du 11 au 14 juin 2018 avec le Conseil des cardinaux (C9), le pape François travaille notamment sur une nouvelle constitution de la Curie romaine pour que celle-ci soit «au service du pape et des Eglises locales». Une logique proche de celle de Jean Paul II dans la Constitution Pastor Bonus de 1988, qui cherchait à limiter certains travers de l’administration curiale.

Selon Pastor Bonus, la Curie romaine travaille «pour le bien des Églises et le service des évêques». Les évêques du monde entier, précise le document, sont ainsi les «principaux bénéficiaires de son activité» et la Curie doit donc leur être «très étroitement liée», notamment par les visites ad limina. Les dicastères ne doivent jamais être un écran aux contacts personnels entre le pontife et les évêques.

Cela passe notamment par l’intégration de prêtres et prélats du monde entier au sein de la Curie romaine afin qu’elle reflète «l’image multiforme de l’Eglise universelle». Mais aussi – et cela est un apport notable de Pastor Bonus – en permettant que des prêtres, religieux ou même des laïcs puissent être membres des dicastères. La précédente Constitution Regimini Ecclesiæ universæ (1967) avait déjà fait un pas important en ce sens, en autorisant les évêques. Auparavant, cette fonction était réservée aux seuls cardinaux.

La curie au service du pape

De plus, Jean Paul II tenait à préciser que la Curie romaine est «un instrument entre les mains du pape». Sa fonction est uniquement d’assister le successeur de Pierre dans son ministère, et elle ne dispose d’aucun pouvoir en dehors de ceux que le pape lui confère. «La caractéristique principale de la Curie (…) est d’être ministérielle», c’est-à-dire au service, insistait-t-il. Et elle doit s’efforcer d’être toujours plus conforme et plus fidèle à la volonté du pape.

Par ailleurs, demandait le pontife polonais, la Curie doit être organisée de façon «collégiale» et les chefs de dicastère doivent se rencontrer périodiquement afin d’apporter une «contribution mutuelle». Malgré ces indications, les dicastères travaillent dans les faits de façon toujours très cloisonnée.

La Constitution Pastor Bonus avait également modifié le fonctionnement de la Secrétairerie d’Etat en y réintégrant les relations avec les Etats, sous la forme d’une seconde section. La réforme portée par le pape François va encore plus loin, puisqu’il a créé en novembre dernier une troisième section, dédiée au personnel diplomatique. (cath.ch/imedia/xln/rz)

12 juin 2018 | 17:57
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
C9 (48), Curie romaine (120)
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