Le réseau social WeChat est sous le contrôle des autorités chinoises
International

La Chine durcit le contrôle des activités religieuses en ligne

L’Administration des Affaires religieuses de Chine a publié, le 15 septembre 2025 de nouvelles «Règles de comportement en ligne du personnel religieux». Ces directives prévoient entre autre l’interdiction de toute diffusion religieuse auprès des mineurs et de toute liturgie en streaming.

Les 18 articles de ce nouveau règlement entrent en vigueur immédiatement. Si les conséquences directes restent incertaines, ce texte renforce des règles déjà en place et verrouille encore davantage la situation, relève le site d›information ad extra.

Désormais, en Chine, les prêtres catholiques et les ministres des autres cultes ne peuvent plus être ›influenceurs’. Les religieux de toutes les confessions ont l’interdiction d’organiser des activités éducatives en ligne pour les enfants, de prêcher en direct sur les réseaux sociaux, et de promouvoir des collectes de fonds destinées à financer de manière indépendante la construction d’un lieu de culte.

Maintenir l’ordre dans les affaires religieuses

Selon les autorités, l’objectif de ces nouvelles règles est de «maintenir l’ordre dans la sphère religieuse». Si la portée de cette nouvelle législation reste incertaine, les textes précédents de 2021 et 2024 avaient déjà restreint l’accès à internet t réduit l’usage de réseaux sociaux.

Comme toujours en Chine continentale, comme le rappelle l’agence Asianews, le principe central est le suivant: le clergé doit «pratiquer les valeurs fondamentales du socialisme, adhérer au principe d’indépendance et d’autodétermination des religions, adhérer à la sinisation des religions, orienter activement les religions pour qu’elles s’adaptent à la société socialiste, et maintenir l’harmonie religieuse, sociale et ethnique».

L’interdiction de publication de «contenus incitant à la subversion du pouvoir de l’État» ou s’opposant à l’autorité du Parti communiste chinois va de soi. En revanche, une autre déclaration est plus sujette aux interprétations : « Le clergé ne doit pas comploter avec des forces étrangères sur Internet, ni soutenir ou participer à des activités d’infiltrations religieuses étrangères en ligne. »

Activités éducatives en ligne

La Chine impose aussi des interdictions plus étendues sur les activités éducatives proposées en ligne pour les enfants. L’article 10 précise que «le clergé ne doit pas diffuser d’idées religieuses ou inciter les mineurs à croire en la religion via Internet, ni organiser la participation des mineurs à l’éducation religieuse et à des camps d’été ou d’hiver, ni inciter ou pousser les mineurs à participer aux activités religieuses».

À l’exception des initiatives soutenues par les sites web officiels, le clergé «ne doit pas prêcher via des diffusions en directs, des vidéos courtes, des réunions en ligne, des groupes WeChat ou des stories; ils ne doivent pas organiser ou participer à des activités religieuses en ligne telles que des cérémonies, des offices et des messes, ni à des rituels religieux.»

Dons en ligne, intelligence artificielle et plateformes étrangères

La collecte de dons en ligne pour la construction de lieux de culte ou pour l’organisation d’activités est explicitement interdite. La législation mentionne également l’utilisation de produits et services d’IA (intelligence artificielle) générative à des fins religieuses.

En cas de violation de ces règles, l’Administration d’État pour les Affaires religieuses ordonnera une rectification dans un délai donné, un refus entraînerait des sanctions allant jusqu’à la fermeture de comptes

Enfin, l’administration des Affaire religieuses prétend également imposer ces normes aux Chinois vivant à l’étranger. Ces règles s’appliquent aussi cette fois-ci aux habitants «de Hong-Kong, de Macao et de Taïwan ainsi qu’aux clergés étrangers qui organisent des activités en ligne dans le pays».

Pas spécifiquement contre les catholiques?

Selon certains observateurs ces règles ne cibleraient pas spécifiquement les catholiques, et les chrétiens, mais seraient plutôt destinées à réprimer d’autres religions et sectes comme le bouddhisme et le Falun Gong, ainsi que les fonctionnaires locaux corrompus qui sollicitent de l’argent à l’étranger.

D’autres y voient au contraire un risque accru pour les relations des évêques catholiques le saint Siège. Des échanges de courriers électroniques avec le Vatican ou avec des congrégations missionnaires étrangères pourraient être interprétés comme des éléments de collusion avec les ennemis du communisme ou comme des tentatives d’infiltrations étrangères contre la sécurité nationale. (cath.ch/adextra/mp)

Le réseau social WeChat est sous le contrôle des autorités chinoises
18 septembre 2025 | 15:29
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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