Genève: L'incendie du foyer surpeuplé des Tattes a fait un mort

La Coordination asile.ge questionne les autorités sur la sécurité

Genève, 19 novembre 2014 (apic) Un requérant d’asile érythréen a perdu la vie dans l’incendie qui s’est déclaré dans le foyer des Tattes à Vernier (Genève) dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014. D’autres résidents ont été blessés, souvent suite à des défenestrations. Le foyer, conçu pour 450 personnes, en loge au moins 660. La Coordination asile.ge questionne les autorités sur les mesures de sécurité.

L’Aumônerie genevoise et œcuménique d’aide aux requérant-e-s d’asile (AGORA) était sur le terrain dès lundi matin. Elle a apporté une aide complémentaire à celle de l’Hospice général: ouvrir un local pour offrir boissons chaudes et nourriture aux personnes touchées, acheter chaussures et habits pour les personnes qui se sont retrouvées pieds nus et insuffisamment vêtues, accompagner les victimes dans les premiers instants du traumatisme subi.

«A long terme, ce nouvel incendie (un précédent avait eu lieu dans le même foyer en 2011) pose différentes questions. De nombreuses personnes ont été blessées suite à leur défenestration. Y’a-t-il eu un dysfonctionnement du dispositif de sécurité incendie ou dans le dispositif d’évacuation ? Si oui pourquoi ?», demande asile.ge dans un communiqué diffusé le 19 novembre.

Détérioration des conditions d’hébergement

La Coordination s’est inquiétée à diverses reprises ces dernier mois de la détérioration des conditions d’hébergement et du manque d’encadrement social dans certains foyers genevois. «Le foyer des Tattes, conçu pour 450 personnes, a fait l’objet de travaux de réaménagement pour augmenter sa capacité d’hébergement. Au moins 660 personnes y sont actuellement logées. Dans certains bâtiments, les chambres prévues à l’origine pour deux personnes hébergent quatre personnes», souligne la coordination. «Une telle concentration peut générer des tensions et des problèmes de sécurité. Les drames potentiels qui en découlent risquent d’être mis à charge des requérants d’asile dont l’image dans l’opinion publique est déjà largement écornée.»

«Le nombre de demandes d’asile aujourd’hui n’est pas plus élevé qu’il y a deux ans», relève asile.ge. «Toutefois des foyers ont dû être fermés pour diverses raisons et le climat politique général, hostile aux réfugiés, rend les nouveaux emplacements consacrés à l’hébergement de demandeurs d’asile difficiles à trouver. Mais la crise en Syrie et la situation internationale doivent maintenant pousser les autorités genevoises à trouver sans tarder de nouveaux lieux d’hébergement afin d’éviter que les foyers ne soient surpeuplés ni ne se détériorent.»

Renforcer l’encadrement social

La Coordination estime également que dans les lieux à forte densité, «l’encadrement social doit être renforcé pour désamorcer les tensions entre requérants d’asile et créer du lien entre les habitants des foyers». Elle dénonce «la mise en place au niveau fédéral du régime dit ‘d’aide d’urgence’, qui vise à désocialiser les demandeurs d’asile déboutés de la procédure. Elle provoque une dégradation de l’état de santé psychique et physique des personnes et attise les tensions entre les habitants, ce qui peut aggraver les conséquences négatives d’un évènement tragique comme l’incendie précité.»

La Coordination asile.ge appelle les riverains des abris de protection civile aux Libellules ou aux Trois-Chênes, où ont été relogés des victimes de l’incendie, «à leur témoigner leur soutien et se met à leur disposition pour toute action de mise en contact et de solidarité.» (apic/com/bb)

19 novembre 2014 | 16:50
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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