Rome: ›Vatileaks’: première audience du procès de Paolo Gabriele
La cour rejette les objections de la défense
Rome, 29 septembre 2012 (Apic) Lors de la première audience du procès de l’ex-majordome de Benoît XVI dans le cadre du scandale ›Vatileaks, le tribunal du Vatican a rejeté la plupart des objections de la défense. Elle a cependant accepté de séparer la procédure concernant Paolo Gabriele de celle de son complice présumé, Claudio Sciarpelletti. Accusé de vol aggravé, Paolo Gabriele risque jusqu’à quatre ans de prison.
Après cette première séance d’un peu plus de deux heures, dans la matinée du 29 septembre 2012 au Vatican, le procès reprendra le 2 octobre. Selon le président du tribunal, quatre autres audiences devraient être suffisantes pour clore le procès de Paolo Gabriele, accusé de «vol aggravé» dans l’affaire de la fuite de documents confidentiels provenant de l’appartement du pape.
Seuls huit journalistes ont pu assister à cette audience. Ils en ont fait par la suite le récit à leurs collègues. Ils ont indiqué que le procès s’était ouvert en présence de Paolo Gabriele, mais sans son complice, l’Italien Claudio Sciarpelletti, employé laïc de la Secrétairerie d’Etat représenté par son avocat.
L’audience dans la petite salle du tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, s’est déroulée dans une ambiance «tranquille et sereine», ont assuré les journalistes. Portant un costume gris clair, assis sur un banc devant trois juges, Paolo Gabriele est apparu égal à lui-même, digne et impassible, plaisantant même avec son avocate durant le retrait de la cour.
Au cours de cette première phase du procès, l’avocate de Paolo Gabriele, Cristiana Arru, a présenté plusieurs objections. Après s’être retirée durant 1h20, la cour a cependant rejeté la plupart de ses demandes. Elle a accepté néanmoins de retirer du dossier d’accusation les entretiens préliminaires entre Paolo Gabriele et le commandant de la Gendarmerie vaticane Domenico Giani, en raison de l’absence d’avocat.
Parmi les treize témoins cités, seuls huit gendarmes étaient présents. Egalement cités, le secrétaire particulier du pape, Mgr Georg Gänswein, ainsi qu’une laïque consacrée de l’appartement pontifical et un prélat de la Secrétairerie d’Etat étaient absents.
De son côté, le défenseur de Claudio Sciarpelletti, l’avocat Gianluca Benedetti, a demandé et obtenu que le procès de son client soit séparé de celui de Paolo Gabriele.
Prochaine audition le 2 octobre avec les témoins
La prochaine audience du procès aura lieu le 2 octobre à 9h. L’interrogatoire de l’ancien majordome de Benoît XVI aura lieu lors de cette audience qui pourrait aussi permettre l’audition de certains témoins.
Le réquisitoire du procureur Nicola Picardi rendu public le 13 août dernier faisait état de nombreux témoins entendus durant la phase d’instruction, tout en respectant leur anonymat, à l’exception notable du secrétaire particulier de Benoît XVI. Ce document indiquait que le 21 mai, soit deux jours après la publication du livre de Gianluigi Nuzzi, ’Sa Sainteté – les documents secrets de Benoît XVI’, lors d’une réunion des membres de la ›Famille pontificale’, Mgr Gänswein avait fait part des soupçons qu’il nourrissait à l’encontre du majordome sur la base de certains documents du livre, mais que ce dernier avait réfuté fermement ces accusations.
Quant à la seule femme qui pourrait être appelée à témoigner, si l’on s’en tient à la liste fournie le 29 septembre par la justice vaticane, il s’agit de Cristina Cernetti. membre de la communauté de laïques consacrées en service dans l’appartement pontifical, les Memores domini.
Le confesseur de Paolo Gabriele, dont le nom n’a pas été dévoilé, n’apparaît pas parmi les témoins, même si l’accusé lui-même avait indiqué s’être confié à son père spirituel. (apic/imédia/ami/mp)