Le Vatican salue l’ouverture de la tombe du boss de la mafia romaine Enrico De Pedis

La disparition d’Emmanuela Orlandi en 1983 bientôt élucidée ?

Rome, 15 mai 2012 (Apic) Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, a jugée positive l’inspection menée le 14 mai 2012 dans la tombe du boss de la mafia romaine Enrico De Pedis (1954-1990) pour tenter de faire toute la lumière sur la disparition mystérieuse de la fille d’un employé du Vatican, Emanuela Orlandi, en 1983.

Dans la matinée de lundi, après accord préalable du diocèse de Rome, la police italienne avait ouvert le cercueil de l’homme abattu en 1990, enterré dans la crypte d’une basilique de la ville, et soupçonné d’être lié à la disparition de la jeune fille.

«L’inspection de la tombe d’Enrico De Pedis dans la basilique Saint-Apollinaire, réalisée par la magistrature, est sans aucun doute une chose positive qui correspond à ce qui avait été souhaité afin que tout soit fait pour le déroulement et la conclusion des enquêtes», a ainsi déclaré à la presse le père Federico Lombardi.

Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué par ailleurs que, comme cela avait été souhaité, la sépulture du boss mafieux quitterait la basilique romaine de Saint-Apollinaire et serait déplacée selon les volontés de la famille. Il a enfin assuré, une nouvelle fois, que la magistrature italienne pouvait compter sur la pleine collaboration des autorités ecclésiastiques. Le ›porte-parole’ du Vatican n’a, en revanche, fait aucune référence à la découverte d’ossements près du cercueil du boss de la ›Banda della Magliana’. Si la presse italienne a laissé entendre un temps que pourraient s’y trouver ceux de la jeune fille disparue en 1983, il semble cependant que ces restes humains datent du XIXe siècle.

La tombe ne contenait pas le corps d’Emmanuela

La police scientifique italienne a assuré que seul le corps du boss mafieux se trouvait dans la tombe, mettant fin à des années de spéculation. D’aucuns avançaient en effet que son cercueil pouvait contenir le corps d’Emanuela Orlandi. Une ex-compagne d’Enrico De Pedis avait ainsi assuré que l’homme abattu dans un règlement de comptes en 1990 aurait été lié à cette disparition.

La disparition mystérieuse d’Emanuela Orlandi, le 22 juin 1983, est l’un des faits-divers les plus célèbres et médiatiques d’Italie. Cette fille d’un employé de la Préfecture de la Maison pontificale avait disparu à Rome à l’âge de 15 ans. Cette affaire a été liée à tour de rôle au milieu de la mafia romaine, à des affaires suspectes de la ›banque du Vatican’, à l’attentat contre Jean-Paul II (1978-2005) en mai 1981 et à son auteur Ali Agça, ou encore à l’assassinat du commandant de la Garde suisse Aloïs Estermann en mai 1998… et parfois aux quatre à la fois. Jean-Paul II avait, quant à lui, lancé pas moins de 8 appels publics pour la libération de la jeune fille. Depuis 29 ans, cette affaire a connu de très nombreux rebondissements sans être jamais élucidée. (apic/imedia/ami/mp)

15 mai 2012 | 09:03
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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