La foi derrière l'horreur
Washington: 40 ans après «L’exorciste», les lieux du film sont toujours culte
Washington, 12 octobre 2013 (Apic) 40 ans après la sortie du film culte d’épouvante «L’exorciste», les lieux du quartier de Georgetown, à Washington, où se déroule l’action, sont toujours visités par de nombreux fans. William Peter Blatty, l’écrivain de la nouvelle dont le film de 1973 a été tiré, et son réalisateur William Friedkin, expliquent que la foi chrétienne a été un élément essentiel de l’œuvre.
Un grand nombre d’afficionados du film racontant la possession de la jeune Regan MacNeil par une force démoniaque visitent les «escaliers de l’exorciste», rapporte le 10 octobre l’agence d’information «Religion News Service» (RNS). Ces escaliers vertigineux se situent juste en dessous de la maison où les principales scènes sont censées se dérouler. Ils sont notamment le lieu d’une des séquences les plus fortes du film dans laquelle le Père Karras, l’exorciste de la jeune fille, se sentant en voie d’être possédé par le démon, choisit de se suicider en se jetant par la fenêtre. Il finit sa chute en bas des fameux escaliers.
L’engouement pour les lieux du tournage est tel qu’une barrière protégeant la «maison du Diable» a dû être posée pour dissuader les visiteurs trop invasifs.
Un hymne à Georgetown
William Peter Blatty, 78 ans, confie à RNS que l’histoire qu’il a écrite est également un «hymne à Georgetown». C’est dans ce quartier de la capitale américaine qu’il a composé sa nouvelle, alors qu’il y faisait ses études.
William Blatty explique avoir créé le caractère du personnage du Père Karras d’après ses propres sentiments du moment. Dans le récit, la mort de la mère du prêtre exorciste lui fait momentanément perdre la foi. Le romancier indique que la mort de sa propre mère a aussi été un épisode traumatisant. «Une période où ma foi était plus une espérance qu’une croyance», précise-t-il. Le fait «d’explorer les fondements de sa foi» lors de l’écriture de «L’exorciste» a été très gratifiant, renforçant sa certitude de revoir un jour sa mère, souligne l’écrivain.
Pas un film d’horreur
Le réalisateur du film, William Friedkin explique avoir voulu intégrer les aspects spirituels du récit de William Blatty. Il admet néanmoins que les fans se souviennent plus des scènes d’horreur. «Le film a pourtant un sens bien plus profond», assure le cinéaste. «Il ne s’agit pas d’une publicité pour l’Eglise catholique, mais c’est réellement une histoire qui parle du pouvoir du Christ et du mystère de la foi», confie William Friedkin. «Je suis flatté quand les gens admirent le film. Mais quand ils le qualifient de film ‘d’horreur’, ce n’est pas comme ça que je le ressens.» (apic/rns/rz)