Israël: Les femmes et les véhicules, sujet de conflit dans l’Etat juif
La gente féminine n’est la bienvenue ni à l’avant du bus, ni au volant
Jérusalem, 7 janvier 2010 (Apic) La cours supérieure de justice, à Jérusalem, a déclaré légale la séparation entre femmes et hommes dans certains bus israéliens. D’après le quotidien «Haaretz», la décision du tribunal met fin à une procédure de trois ans. A Holon, un rabbin propose d’interdire la conduite aux femmes.
Il y a près de 10 ans, les juifs ultraorthodoxes ont introduit une séparation entre femmes et hommes sur différentes lignes de bus. Les femmes devaient dès lors monter et s’asseoir uniquement à l’arrière du véhicule. Actuellement, 56 lignes de bus sont concernées par cette politique. En octobre 2009, une commission d’experts du ministère des transports avait jugé illégale la séparation dans les transports en communs.
Une séparation volontaire
D’après le jugement de la plus haute instance de justice israélienne, la séparation des sexes peut être maintenue dans les bus pour autant qu’elle soit volontaire. Une entreprise de transport public ne peut imposer une place spécifique à une femme en raison de son sexe, affirme le juge Elyakim Rubinstein, cité dans le quotidien. Les femmes doivent être libres de choisir leur place.
Le juge s’étonne qu’il soit aujourd’hui encore nécessaire de donner une telle consigne. Et de rappeler l’histoire de Rosa Parks qui, par son refus de céder sa place sur un blanc, avait lancé en 1955 le boycott des bus Montgomery et déclanché le mouvement des droits civils aux Etats-Unis.
Ni contrainte, ni violence
Le mouvement réformiste juif «Israel Religious Action Center» (IRAC), qui a soutenu la plainte, exige un contrôle intensif des bus pour s’assurer que ni la contrainte, ni la violence ne sont utilisées pour imposer la séparation des sexes, informe le ministère des transports. L’IRAC annonce d’autre part qu’elle mettra en place une ligne téléphonique pour permettre aux victimes de rapporter toute contrainte qui aurait été exercée, relate les médias locaux.
Les femmes au volant provoqueraient des accidents
A Holon, dans le district de Tel-Aviv, un rabbin a proposé le 5 janvier d’interdire la conduite d’une voiture aux femmes, sauf circonstances exceptionnelles. La gente féminine, lorsqu’elle est au volant, distrairait les conducteurs masculins. Cette situation aurait conduit à plusieurs accidents de la route.
Tzipi Hotovely, représentante de la Commission des femmes au parlement israélien, a fortement critiqué la proposition du rabbin. Une telle interdiction aurait des conséquences négatives pour l’insertion des femmes dans la société israélienne, a-t-elle affirmé. La conduite fait partie de la vie quotidienne de nombreuses femmes, en particuliers dans les familles religieuses qui ont souvent beaucoup d’enfants.
L’interdiction pourrait probablement s’appliquer aux villes peuplées majoritairement de juifs orthodoxes. Une telle proposition avait déjà fait, précédemment, la une des gazettes. (apic/kna/job/amc)