Ukraine: Les catholiques appellent le président à faire respecter l’égalité religieuse
La grande majorité des Ukrainiens sont orthodoxes
Kiev, 20 avril 2010 (Apic) Les évêques de l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine ont appelé le nouveau président du pays, Viktor Ianoukovytch, à veiller à ce que tous les croyants soient traités sur un pied d’égalité conformément à la Constitution, tout en promettant de respecter ses croyances orthodoxes.
«La législation ukrainienne prévoit que toutes les Eglises et communautés religieuses agréées par les organismes de l’Etat bénéficient de droits égaux», ont rappelé les évêques grecs-catholiques. Leur Eglise, qui suit le rite oriental tout en étant loyale envers Rome, est plus grande que l’Eglise catholique romaine de rite latin, également présente dans le pays.
«Contrairement à certains pays sur cette planète, où une organisation religieuse bénéficie d’un statut privilégié, l’Ukraine est un Etat multiconfessionnel», a indiqué dans un message le Synode des évêques de l’archevêché gréco-catholique de Kiev-Halytch, suite à une réunion tenue à Lviv, le fief des catholiques de rite byzantin en Ukraine occidentale.
Dans leur message, les évêques déclarent: «Nous vous appelons, en tant que garant de la Constitution, à veiller à ce que l’égalité de toutes les Eglises et organisations religieuses soit respectée comme il se doit sur le plan juridique et dans les affaires publiques, où tout favoritisme envers une religion au détriment des autres peut non seulement accentuer les clivages entre nos concitoyens, mais aussi causer du tort à la nation ukrainienne.»
De nombreuses tensions ont émaillé les relations inter-Eglises depuis que l’Ukraine est devenue indépendante de l’Union soviétique, en 1991. Les tensions portent notamment sur les biens et l’autorité des Eglises. Les grecs-catholiques constituent environ 7% des 45 millions d’habitants de l’Ukraine, tandis que 2% sont catholiques romains de rite latin. Un peu plus de la moitié des Ukrainiens font partie de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine – Patriarcat de Kiev, et un peu plus d’un quart appartiennent à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine liée au Patriarcat de Moscou de l’Eglise orthodoxe russe.
Lors d’une visite de travail effectuée en avril à Moscou, Viktor Ianoukovytch s’est entretenu avec le patriarche orthodoxe russe Kirill Ier. Le patriarche avait déclaré – dans un message adressé en février aux Ukrainiens – qu’il espérait que la victoire de Viktor Ianoukovytch permettrait à l’Ukraine de rester «un foyer majeur du christianisme orthodoxe», en particulier pour les pays «liés par une histoire commune et une foi commune.»
Viktor Ianoukovytch a été élu le 7 février en faisant campagne sur l’intensification des relations avec la Russie. Les responsables de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine – Patriarcat de Moscou ont salué la victoire de justesse du président Ianoukovytch en février, cinq ans après sa victoire contestée, annulée par la «révolution orange» de janvier 2005.
«Personne ne veut revenir à l’époque soviétique de lutte contre la religion»
Le secrétaire général de la Conférence épiscopale (catholique) d’Ukraine, Mgr Marian Buczek, a déclaré au correspondant de l’agence de presse oecuménique ENI être certain que les droits des catholiques seront protégés et que «personne ne veut revenir à l’époque soviétique de lutte contre la religion.» Cependant, a-t-il ajouté, un président originaire de l’est industriel de l’Ukraine qui préconise des relations plus étroites avec son grand voisin russe pourrait créer des problèmes pour la partie ouest du pays, où le catholicisme est important.
Dans un message de Pâques adressé à la nation lors d’un office célébré par le chef de l’Eglise liée au Patriarcat de Moscou, le président Ianoukovytch a déclaré espérer que «le grand jour de la Résurrection» apportera aux Ukrainiens «la force sur le chemin cahoteux qui mène à la justice, l’harmonie et la prospérité pour tout le monde», et que Dieu «nous accordera la force de faire sortir notre pays des ruines». (apic/eni/be)