Sarajevo: Malgré la paix revenue, les catholiques de Bosnie-Herzégovine ne rentrent pas

La Jérusalem d’Occident n’est plus

Sarajevo, 29 juin 2011 (Apic) «Depuis l’arrestation de Ratko Mladic (*), les relations sont tendues avec l’Eglise orthodoxe serbe, car elle se comporte d’abord comme une Eglise serbe, avant d’être orthodoxe… Elle se montre donc solidaire de Mladic, car pour elle, c’est ’la nation d’abord’!». La voix douce et un large sourire, le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, relève qu’avec les Serbes, que ce soit en Bosnie-Herzégovine, en Serbie ou au Kosovo, «Eglise et politique, c’est la même chose…» Mais pour les catholiques de Sarajevo, l’hégémonie musulmane pose également de gros problèmes.

«Il faut entrer dans cette mentalité, mais comme cardinal, je dois rester diplomate», déclare-t-il en recevant l’Apic dans ses bureaux de l’ordinariat de Sarajevo à la rue Kaptol 7. Mgr Vinko (Vincent) Puljic, né le 8 septembre 1945 au sein d’une famille de 21 enfants à Prijecani, près de Banja Luka (**), a été créé cardinal en 1994, en plein bombardement de Sarajevo: le pape Jean Paul II voulait ainsi donner un signe de solidarité avec la ville martyre, qui a subi un siège féroce imposé par les forces serbes d’avril 1992 à février 1996. Cette agression a fait quelque 12’000 morts, dont de nombreux enfants. (***)

Si l’arrestation du «boucher de Srebrenica» a provoqué un court instant de joie chez les musulmans et les Croates de Sarajevo, il s’agit maintenant pour le cardinal Puljic de calmer les réactions au sein du Conseil interreligieux de Bosnie-Herzégovine (IRC-BiH) (****), qui rassemble à son initiative des représentants des communautés musulmane, orthodoxe, catholique et juive.

«Quand les contacts existent, cela permet de créer un bon climat, de retrouver la confiance. Le Conseil organise des programmes avec les enfants, les jeunes, les femmes, les médias, dans le but de diminuer les préjugés et de montrer l’importance du dialogue interreligieux. Nous préparons ainsi un livre pour présenter les diverses communautés religieuses du pays».

Une «épuration ethnique» qui ne dit pas son nom

Les relations intercommunautaires en Bosnie-Herzégovine se sont certes améliorées, souligne le cardinal Puljic, mais sont encore loin d’être idéales. «Sarajevo se présente toujours à l’extérieur comme pluraliste, mais c’est loin d’être le cas sur le terrain! La ville se prétend ouverte à la convivialité entre les communautés, mais quand on regarde ce qui se passe sur le plan du marché du travail, de l’administration, des médias, tout est dans une seule main». Les catholiques ressentent la discrimination tant au niveau politique qu’administratif. et sentent bien qu’ils ne sont que tolérés. La majorité au pouvoir leur fait comprendre que ce n’est plus leur pays, souligne le cardinal.

«Nous n’avons pas de télévision, poursuit-il, un seul hebdomadaire catholique, ’Katolicki tjednik’. Dans notre archidiocèse, il y a également 3 mensuels, et nous avons ouvert le 8 décembre dernier une station radio, ’Radijo Marija BiH’, à Sarajevo et Banja Luka, Quasiment tous les médias sont en main gouvernementale, et les journaux de l’Etat sont tous musulmans!»

Sarajevo n’est plus la ville multiculturelle d’antan

La ville de Sarajevo fut autrefois une ville cosmopolite, la plus orientale des villes d’Europe, celle que l’on avait baptisée la «Jérusalem des Balkans» où se côtoyaient dans un espace restreint minarets, clochers à bulbe byzantins, synagogues, églises catholiques aux clochers élancés… Y vivaient en bonne harmonie près de 44% de musulmans, plus de 30% de Serbes (10 fois plus qu’aujourd’hui), 15 % de Croates, le reste étant composé essentiellement de Yougoslaves (ils refusaient de se définir selon des critères nationaux ou étaient des couples mixtes que la guerre allait déchirer…). La ville compte également un petit pourcentage de Roms.

Avant la Seconde Guerre mondiale, les juifs représentaient 18% de la population de Sarajevo. Ils étaient plus de 12’000, des juifs séfarades chassé d’Espagne cinq siècles auparavant et accueillis en Bosnie par le sultan ottoman. Décimés par les nazis durant la guerre, ils n’étaient plus que 1’500 au début du siège de la ville, en 1992, et nombreux sont ceux qui ont alors émigré en Amérique ou en Israël.

Honte à la communauté internationale!

Aujourd’hui, les juifs de Sarajevo ne sont plus que quelques centaines, victimes comme les autres minorités, Serbes et Croates, d’une «épuration ethnique» qui ne dit pas son nom. Quant aux catholiques, essentiellement des Croates, qui formaient le 15% de la population avant la guerre de 1992, ils ne sont plus que 15 à 17’000 dans une ville qui compte aujourd’hui près de 700’000 habitants.

«Vous, les Occidentaux, vous voyez toujours Sarajevo comme une ville multiculturelle…, déplore le cardinal Puljic. Mais la guerre a tout changé et les Accords de Dayton de décembre 1995, qui ont mis fin au conflit armé, ont en quelque sorte justifié l’épuration ethnique et l’injustice».

Les personnes déplacées par la guerre par centaines de milliers ne peuvent retourner chez elles et reconstruire leur village si elles appartiennent à une minorité, comme les Croates ou les musulmans dans les territoires contrôlés par les Serbes. C’est le même mécanisme d’épuration ethnique dans la Fédération croato-musulmane, dominée par les musulmans. «Les accords de Dayton ont mis les Croates dans une situation inégalitaire, et cette situation a été aggravée par leur application et par les modifications apportées par le Bureau du Haut Représentant (OHR) de l’Union européenne. Honte à la communauté internationale!», lance désabusé l’archevêque de Sarajevo. (*****)

Les musulmans veulent réaliser leur rêve, avoir leur propre pays

Les chrétiens ont émigré à cause de la guerre, mais aussi comme conséquence d’une stratégie bien pensée, affirme-t-il, parce que les musulmans veulent réaliser leur rêve, avoir leur propre pays, et Sarajevo comme capitale. «Nombre de musulmans nous disent que les Croates ont la Croatie, que les Serbes ont la Serbie et qu’eux n’ont que la Bosnie! Sarajevo n’est plus la capitale de toute la Bosnie-Herzégovine, elle n’en reflète plus toute la complexité et la diversité. Elle montre le visage d’une seule ethnie, celle des Bosniaques musulmans. Beaucoup de musulmans sont venus des villages, de la montagne, et leur mentalité est différente de la mentalité urbaine d’avant la guerre. A Sarajevo, l’état d’esprit était ouvert, on l’a vu pendant les Jeux olympiques d’hiver de 1984… Maintenant, tout est devenu musulman, dans l’air que l’on respire, dans la culture, les habitudes… «

Cela, le touriste non averti ne l’aperçoit pas, car il verra dans la rue nombre de filles joyeuses, vêtues à l’occidentale, comme dans toutes les métropoles européennes. Même dans l’ancien quartier ottoman de Bascarsija, le quartier commerçant au cœur de la vieille ville, les femmes voilées «à la turque» sont rares.

Quand il entrera dans la cour de la fameuse mosquée Gazi Husrevbegova, qui passe pour l’une des plus belles mosquées des Balkans, le visiteur remarquera tout de même, grâce aux sigles «Paznja» (»Attention»), qu’il doit être habillé «en accord avec l’usage religieux islamique». Mais finalement, quoi de plus normal!

A quelques pas, les enseignes des œuvres d’entraide musulmanes en caractère latin et arabe «Bejt Al Zakat», «Svjestka Islamska Humanitarna Organizacija», «Bahrain Charity Fund», «South Africa Crescent of Hope – For The Pleasure of Allah». Ils n’aident que leurs coreligionnaires, et souvent, sur les paquets d’aide, il est marqué «Défense de donner aux chrétiens», déplore l’archevêque de Sarajevo. Des aides venues de la Turquie portaient de telles mentions. Quant aux catholiques, «ils ne reçoivent pas d’aide des Etats de l’Europe».

S’il n’y avait les jeux politiques…

Les seuls qui aident, souligne-t-il, sont des organisations privées, des fondations de l’Eglise catholique comme «Renovabis», «Aide à l’Eglise en Détresse» ou des associations et des paroisses catholiques italiennes. «L’Europe, quand elle voit un catholique, n’aide pas, et quand nous protestons, on nous traite de nationalistes croates!»

S’il n’y avait les jeux politiques…, relève le cardinal Vinko Puljic. A la base, au niveau des gens simples, les relations sont bonnes: «On le voit à la veille de Noël, les gens viennent nous saluer, nous souhaiter bonne fête, par sympathie et amitié. Près de la moitié des gens qui viennent à cette occasion à la cathédrale ne sont pas des catholiques. Lors des pèlerinages, spécialement celui au fameux sanctuaire de Saint-Jean-Baptiste à Podmilacje (près de Jajce, au nord-ouest de Sarajevo), de nombreux malades viennent prier selon leurs diverses traditions, pas seulement des catholiques. Des orthodoxes et des musulmans apportent des offrandes pour leur guérison… Le problème n’est pas avec les gens du peuple, il est avec les médias et les politiciens, qui créent les tensions entre les communautés et qui manipulent les sentiments de la population!»

Une minorité de musulmans fondamentalistes

Mgr Puljic relève également que dans leur recherche d’identité propre, les musulmans de Bosnie veulent créer une nouvelle langue, à côté du serbe et du croate: «Les Bosniaques musulmans veulent une nouvelle langue pour eux, en fait une langue mixte faite de croate, de serbe, en partie constituée de mots turcs et arabes, mais nous pouvons la comprendre pour l’essentiel… Du temps de la Yougoslavie, il n’y avait pas de langue bosniaque, et le régime communiste faisait pression pour que nous parlions serbo-croate».

A l’école, les leçons de langues ou d’histoire sont données en fonction de la majorité: «C’est délicat, car chaque groupe ethnique a son explication de l’histoire. Ces derniers temps, dans les écoles bosniaques, on réécrit l’histoire en affirmant que les Turcs, qui ont conquis le pays au XVe siècle, n’ont pas été des occupants, mais des libérateurs de l’oppression chrétienne… Ils parlent aux élèves des grands persécuteurs de chrétiens de l’époque ottomane comme s’ils étaient des héros!»

L’arrivée durant la guerre de musulmans fondamentalistes venus des pays arabes a contribué à une certaine radicalisation des Bosniaques, qui étaient plutôt des musulmans modérés. Ces «wahhabites», qui ont combattu par milliers avec l’armée bosniaque, ont amené avec eux leurs coutumes et leur vision du monde, étrangère aux musulmans des Balkans. Si la plupart ont quitté le pays après les Accords de Dayton, certains, mariés à des femmes du pays, se sont installés dans des villages près de Travnik, Zenica, Kakanj, etc.

Depuis une dizaine d’années, dans la période de Noël, des musulmans fondamentalistes distribuent des tracts qui affirment qu’il est interdit à un vrai musulman d’adresser des vœux de Noël. Et le cardinal de relever qu’un centre culturel a édité – à plus de 100’000 exemplaires – un livre attaquant Jésus Christ.

«Comme le gouvernement de Sarajevo est musulman, il ignore volontairement le phénomène de l’islam radical. Certains journaux libéraux réagissent, parfois aussi des policiers, mais officiellement, l’islamisme radical n’existe pas.

A Sarajevo, chaque éminence est couronnée par un minaret. La ville, désormais devenue à plus de 90% musulmane, compte quelque 300 mosquées, financées en grande partie par l’Arabie Saoudite et d’autres pays musulmans. L’Iran et l’Arabie Saoudite ne financent pas que des édifices religieux, mais également l’édition de livres et la construction de grands centres islamiques où les gens reçoivent une formation. «Quand les musulmans veulent construire une mosquée, ils reçoivent tout de suite le permis de construire, et nous, pour des églises, après dix ans, nous n’en avons toujours pas!»

La mairie ne refuse rien ouvertement…

A Grbavica, un quartier de Sarajevo qui fut sur la ligne de front entre les forces serbes et bosniaques, le Père jésuite Kresimir Djakovic nous reçoit au Centre pastoral Saint-Ignace, qui abrite la petite chapelle de la paroisse Saint-Ignace au sous-sol de l’immeuble: «Notre paroisse existe depuis 30 ans. Les plans pour une nouvelle église sont prêts depuis 15 ans, on a les papiers, mais on attend toujours l’autorisation de la mairie, alors que les entreprises attendent le travail… La mairie avait donné des terrains pour construire des mosquées, mais les musulmans ne veulent pas faire de même avec les catholiques. Ils ne veulent pas que l’on construise une église, mais ils ne le disent pas ouvertement. Le refus n’est jamais frontal, ils font traîner les choses. Les dirigeants bosniaques tiennent des discours ouverts quand ils sont à l’étranger, mais dans la réalité, sur le terrain…»

«Chaque fois on nous met des obstacles, pour que l’on se résigne. Après 5 ans de négociations, notre projet de ’Centre de jeunes de l’archidiocèse – Jean Paul II’, dans le quartier d’Otoka, a enfin été accepté», se réjouit le Père Simo Marsic, un prêtre de 37 ans, premier responsable pour la jeunesse de tout l’archidiocèse de Sarajevo.

En cas d’agression contre la paroisse, la justice laisse traîner les choses…

«C’est en effet difficile ici pour l’Eglise catholique», nous déclare ce jeune professeur de théologie pastorale à la Faculté de théologie de Sarajevo. Un peu plus loin, dans la municipalité de Novi Grad, le Père Ante Jelic, curé de St-Luc, une paroisse de 2’500 âmes, nous fait entrer dans l’enceinte de son église toujours en chantier. L’édifice en béton brut, entouré d’une clôture, est surveillé par 5 chiens lâchés durant la nuit. «Dans ce quartier, il y a des musulmans fanatiques qui nous attaquent régulièrement à coup de pierres; nous en avons même reçues une fois pendant la messe… En un mois, il y a eu trois attaques, et le chantier a été pillé à plusieurs reprises!»

«Nous sommes ici la cible d’une minorité active de fondamentalistes qui aimeraient édifier un Etat islamiste. Ils nous menacent, mais je n’ai pas peur. Quand la police attrape les agresseurs, elle dit que ce ne sont que des jeunes désoeuvrés; ils sont vite relâchés. Quant à la justice, elle ne fait rien, elle laisse traîner les choses…» Pas étonnant que nombre de catholiques de Sarajevo pensent que cette ville n’est plus la leur!

(*) Commandant en chef de l’armée de la République serbe de Bosnie (VRS) pendant la guerre de Bosnie entre 1992 et 1995, Ratko Mladic est inculpé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) notamment de génocide pour son rôle présumé dans le massacre de Srebrenica, en Bosnie orientale, et de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.

(**) Banja Luka est aujourd’hui la capitale de l’entité serbe de la Bosnie-Herzégovine, désignée sous le nom de Republika Srpska.

(***) A la fin de la guerre de Bosnie-Herzégovine, selon la plupart des estimations, le nombre de victimes dépassait les 200’000 morts. Ces chiffres ont depuis été revus à la baisse, grâce notamment aux travaux du Centre de documentation et de recherche de Sarajevo (IDC), dirigé par le Bosniaque musulman Mirsad Tokaca. Il avance un chiffre approchant les 100’000 morts. En janvier 2007, le Centre a annonçait le chiffre de 97’901 tués, dont un peu plus de 40% étaient des civils, et parmi eux 3’372 étaient des enfants. La plupart des victimes étaient âgées de 25 à 35 ans. La répartition des victimes au niveau des groupes ethniques est la suivante: Bosniaques 65,88% (64’036), Serbes 25,62% (24’906), Croates 8,01% (7’788) et autres 0,49% (478)

(****) www.mrv.ba Le Conseil interreligieux de Bosnie-Herzégovine (IRC-BiH) a été fondé en 1997 à l’initiative du cardinal Vinko Puljic, en collaboration avec Reisu-l-ulema Mustafa Ceric, chef de la communauté musulmane de Bosnie (aujourd’hui grand mufti de Sarajevo), le métropolite orthodoxe de Bosnie Nikolaj, et Jakob Finci, responsable de la communauté juive de Bosnie.

(*****) «Les Croates ici devraient avoir plus de droits, ils ne se sentent pas bienvenus dans leur propre pays, ils s’estiment discriminés», a déclaré le diplomate autrichien Valentin Inzko, Haut représentant de l’Union Européenne en Bosnie-Herzégovine (OHR), en recevant l’Apic dans ses bureaux à Sarajevo. «C’est ici leur patrie, ils sont une partie constitutive de la Bosnie-Herzégovine. Par exemple Ivo Andric, Prix Nobel de littérature en 1961, est de Travnik… Mais les Croates ont parfois une fausse perception de leur situation, car certains ont tout de même des postes comme le directeur du Théâtre de Sarajevo ou le ministre de la culture du canton de Sarajevo. Mais il est vrai qu’ils ont de la difficulté à avoir des permis pour construire des églises ou simplement les reconstruire. L’Eglise catholique a eu un nombre incroyable de lieux de cultes détruits et elle a beaucoup souffert. Mais il n’est pas du tout sûr que les Croates partis à l’étranger il y a 15 ans vont revenir en masse. Il y a officiellement 43% de chômage dans le pays, 70% des jeunes souhaitent émigrer…» Face aux récriminations des Croates, Valentin Inzko déclare vouloir mettre sur pied un groupe de réflexion sur «la question croate».

Encadré

Selon le dernier recensement de la population, en 1991, avant la guerre qui a ensanglanté la Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995 (*), le pays comptait près de 4,4 millions d’habitants (4,6 millions en 2011) pour une superficie de 51’197 km². Ce sont les catholiques – essentiellement des Croates – qui ont vu leur part diminuer de près de moitié: ils étaient environ 820’000 en 1991 contre un peu plus de 400’000 aujourd’hui, soit 9% de la population, tandis que les Bosniaques musulmans forment plus de la moitié de la population, les Serbes 37 %. Les autres minorités sont les juifs, les Valaques, les Turcs et les Roms.

L’archidiocèse de Sarajevo comptait près de 530’000 catholiques, alors qu’ils sont maintenant moins de 200’000 sur une surface équivalant à la moitié de la Suisse. Dans le diocèse de Banja Luka, aujourd’hui en République serbe de Bosnie (Republika Srpska), les catholiques ne sont plus que 7’000, soit moins du dixième de la population catholique présente dans le diocèse avant «l’épuration ethnique» menée par les forces serbes de Bosnie. Dans le diocèse de Mostar-Duvno en Herzégovine, frontalier au Sud avec la Croatie, grâce à l’apport des catholiques chassés de Bosnie Centrale, le nombre des catholiques n’a par contre pas diminué: ils sont plus de 200’000.

Sarajevo, qui fut longtemps un symbole de la pluralité des ethnies, des cultures et des confessions, s’est transformée en une ville quasi exclusivement musulmane, où les catholiques ne sont plus qu’une quinzaine de milliers. La République de Bosnie-Herzégovine est composée de la Fédération de Bosnie-Herzégovine (croato-musulmane) et de la Republika Srpska (République serbe). En mars 2009, le diplomate autrichien Valentin Inzko a été nommé Haut représentant/Représentant spécial de l’Union Européenne (UE) en République de Bosnie-Herzégovine. Le Haut Représentant est le plus haut pouvoir politique en Bosnie-Herzégovine. Il est nommé par l’organisation des Nations Unies et peut annuler toute décision de l’exécutif ou du Parlement de Bosnie-Herzégovine ou au contraire prendre une décision à l’encontre d’un vote des représentants élus. Le poste de Haut Représentant a été créé par les accords de Dayton du 14 décembre 1995. En juin 2008, l’Union européenne et la Bosnie-Herzégovine ont signé un Accord de stabilisation et d’association (ASA) ; il s’agit de la première étape pour obtenir le statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. JB

Pour aider les chrétiens de Bosnie-Herzégovine: Aide à l’Eglise en Détresse CCP 60-17700-3

29 juin 2011 | 17:16
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 12 min.
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