Pakistan: Les chrétiens craignent des représailles après la mort de Ben Laden

La minorité chrétienne, cible facile pour les islamistes radicaux

Islamabad, 2 mai 2011 (Apic) L’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden, tué le 1er mai par des forces spéciales américaines dans la localité pakistanaise d’Abbottadad, à une soixantaine de kilomètres d’Islamabad, suscite la crainte dans les milieux chrétiens pakistanais. Si la joie était grande lundi à Washington et dans de nombreuses capitales occidentales, le Pakistan craint par contre les réactions violente des talibans, dont la petite minorité chrétienne pourrait faire les frais.

Au Pakistan, les mesures de sécurité ont été renforcées devant les bureaux du gouvernement et les églises. Oussama Ben Laden, qualifié de terroriste le plus recherché au monde, est soupçonné d’avoir été le «cerveau» de nombreux attentats, dont ceux du 11 septembre 2001 qui ont frappé les Etats-Unis.

Le correspondant de l’agence de presse catholique AsiaNews au Pakistan rapporte que la population est dans la crainte de représailles, qui pourraient venir de milliers de madrassah (écoles coraniques) contrôlées par les talibans. Les observateurs craignent que la minorité chrétienne soit prise pour cible lors d’actions visant les «croisés», comme les milieux fondamentalistes pakistanais désignent les chrétiens.

La disparition de Ben Laden pourrait réduire le radicalisme militant

De son côté, le Vatican a dit ne pas se réjouir de la mort de Ben Laden. Le Père Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a relevé lundi 2 mai que le leader d’Al-Qaïda a semé la «division et la haine entre les peuples».

Selon l’agence de presse catholique asiatique UcaNews, les chrétiens pakistanais pourraient subir la vengeance des partisans de Ben Laden. «Nous sommes une cible facile, car ils ne peuvent pas attaquer l’Amérique. Nous demandons que le gouvernement garantisse notre sécurité», a déclaré Mgr Lawrence Saldanha, archevêque catholique émérite de Lahore. Mais le prélat retraité estime que malgré ce risque de représailles à court terme, la mort de Ben Laden pourrait changer la donne au sein de la société pakistanaise en proie à une véritable guerre et démythifier le personnage. Il dit espérer que cette disparition réduira le radicalisme militant qui a enflammé le pays ces dernières années.

Mgr Lawrence Saldanha relève que l’»après 11 septembre» a signifié une péjoration de la situation des chrétiens au Pakistan, sévèrement affectés par la violence et les attaques sanglantes qui les prennent pour cible. (apic/asian/ucan/be)

2 mai 2011 | 13:09
par webmaster@kath.ch
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