La «pastorale d’engendrement», dans le sillage du Concile Vatican II

Fribourg: Près de 120 participants à la session pastorale cantonale Belfaux 2011

Fribourg, 16 février 2011 (Apic) Près de 120 agents pastoraux – prêtres, diacres et laïcs engagés en ministère dans la partie francophone du canton de Fribourg – ont participé mercredi 16 février à la session pastorale cantonale «Belfaux 2011» sur le thème de la «pastorale d’engendrement» (*). Cette pastorale, qui se présente comme le fruit d’une longue maturation dans le sillage du Concile Vatican II, prend l’individu tel qu’il est, au moment de son histoire de vie, dans sa réalité sociale.

L’auditoire était composé pour une moitié de prêtres, dont tous les curés modérateurs, et pour l’autre moitié de laïcs – assistants pastoraux en paroisse et dans les ministères spécialisés (pastorale des jeunes et pastorale de la santé), catéchistes professionnels ou formateurs d’adultes. Un visage d’Eglise plutôt dynamique, en partie jeune et féminin!

Evoquant le suicide la semaine dernière d’un confrère accusé de pédophilie, le vicaire épiscopal Marc Donzé a dit sa tristesse: «Nous vivons des temps difficiles… Dans la presse, on voit que l’Eglise est maltraitée. Si les critiques sont parfois justifiées, elles sont souvent hypertrophiées, voire injustes…» Les journaux parlent des sorties d’Eglise en augmentation, note-t-il, et «j’ai parfois l’impression que la foi en Jésus-Christ, qui est le centre de notre message, se dilue».

Encouragements, malgré les vents contraires

Malgré ces vents contraires, l’abbé Marc Donzé a tenu à encourager l’assemblée, en soulignant l’importance d’être ensemble, de partager, de s’encourager mutuellement. Il l’a incitée à vivre l’espérance dans le sens de cette «pastorale d’engendrement» basée sur les trois piliers que sont: les Ecritures (la Bible, comme source d’inspiration, de ressourcement, de discernement et d’impulsion), l’Intériorité (la vie spirituelle, la rencontre avec Dieu et avec autrui) et la Relecture (le rapport avec les événements, leur retentissement, leur sens, leur mise en perspective croyante, en lien avec une communauté). Une telle pastorale «demande de nous des changements non seulement d’attitudes, mais aussi de pratiques!», a poursuivi le vicaire épiscopal.

Trois personnes engagées dans l’Eglises à divers niveaux ont relu leur expérience à la lumière des trois piliers de cette pastorale. Annette Wicht, engagée dans la pastorale de rue, le Père Eric Marchand, l’une des chevilles ouvrières du FestiBible qui a attiré des milliers de personnes du 17 au 19 septembre dernier à Fribourg, et l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur de l’unité pastorale (UP) de Notre-Dame de Compassion (»24’000 voyageurs sur un bateau qui regroupe une dizaine de paroisses autour de Bulle»), ont tour à tour fait part de ce qu’ils vivent dans des réalités diverses. Parlant de l’expérience de FestiBible, Eric Marchand s’est dit surpris d’un tel succès suscité par la Bible. Il a estimé qu’à Fribourg, «la bonne terre était là pour accueillir la semence!».

«Grâce à la force de l’Esprit saint, on sent la présence de Dieu, qui nous aide!»

Annette Wicht a montré qu’il y avait beaucoup de points communs entre la révision de vie (selon la démarche «voir, juger, agir» de l’Action catholique) et la «pastorale d’engendrement». Cette pastorale se veut proche des gens, accueille ce qu’ils vivent, que ce soit la joie ou la souffrance.

Dans les lieux qu’elle fréquente, Annette Wicht entend souvent des histoires d’abus, d’abandon, voire de viols… Mais «grâce à la force de l’Esprit saint, on sent la présence de Dieu, qui nous aide!»

Travaillant en Gruyère, dans un environnement encore marqué par la ruralité, l’abbé Dunand souligne la persistance d’une forte pratique des rites, «qui sont aussi l’expression de la foi»: 95% des enfants sont baptisés, 99% des enfants en catéchèse font leur première communion, 97% des défunts sont enterrés lors d’une messe à l’église… Il s’est dit impressionné des effets qu’a eus FestiBible dans ce contexte: après un week-end sur Bible et culture, l’idée a été lancée d’une année de la Bible!

(*) Cette pastorale a été présentée l’automne dernier à Lausanne lors de la «Session diocésaine 2010» par le Père jésuite d’origine allemande Christoph Theobald, qui enseigne la théologie fondamentale et dogmatique au Centre Sèvres à Paris. Pour suivre le Christ «initiateur et pédagogue», une conversion de l’agent pastoral s’impose. Elle consiste à prendre conscience de la présence de la foi élémentaire en chaque être humain, chrétien ou non. (apic/be)

16 février 2011 | 18:01
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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