Paris: La cause de béatification du professeur Lejeune déposée à Rome

La phase romaine du procès devrait s’ouvrir ces prochains mois

Rome, 18 avril 2012 (Apic) Les dossiers de la cause de béatification du généticien français Jérôme Lejeune (1926-1994) ont été déposés à la Congrégation des causes des saints au Vatican le 18 avril, a appris I.MEDIA. Une semaine plus tôt avait eu lieu à Paris la cérémonie de clôture de la phase diocésaine du procès en béatification de ce proche de Jean Paul II, découvreur de l’anomalie chromosomique à l’origine de la trisomie 21. La phase romaine de ce procès, qui peut durer plusieurs décennies, devrait s’ouvrir dans les mois à venir.

Les 12 caisses contenant les pièces du dossier du professeur Jérôme Lejeune, ouvert dans le diocèse de Paris en juin 2007, ont été déposées dans les locaux du dicastère en charge de l’étude des causes de béatification et de canonisation. Ces documents ont été portés à Rome par le Père Jean-Charles Nault, Père abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille et postulateur de la cause de béatification du professeur Jérôme Lejeune.

La messe de clôture du procès diocésain pour la cause de béatification du professeur Jérôme Lejeune avait été célébrée le 11 avril à Notre-Dame de Paris. Dans la cathédrale parisienne, une assemblée nombreuse avait assisté avec émotion à la cérémonie. Parmi elle, de nombreuses personnes handicapées mentales et leurs familles.

Mgr François Fleischmann, chancelier du diocèse de Paris, avait apposé les scellés sur chacune des 12 caisses renfermant des témoignages venus du monde entier. Après leur transfert au Vatican, la Congrégation pour les causes des saints va pouvoir commencer l’étude de la vie et des vertus héroïques d’un des pionniers de la génétique moderne.

Découverte de la trisomie 21

Jérôme Lejeune est né en 1926 à Montrouge, en banlieue parisienne. Il étudia la médecine, et devint ensuite chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1952. En juillet 1958, il établit un lien entre un état de débilité mentale et une aberration chromosomique, par la présence d’un chromosome en trop sur la 21e paire, découvrant ainsi la trisomie 21.

Mais les fruits de sa recherche ont été utilisés à des fins qu’il a désapprouvées comme le dépistage précoce des embryons porteurs de ces maladies qui facilite leur élimination par l’avortement. Le professeur Lejeune décida alors de défendre publiquement les enfants malades en s’engageant contre l’avortement. Professeur de génétique fondamentale à la faculté de médecine de Paris à partir de 1964, il devint membre de l’Académie pontificale des sciences dix ans plus tard, puis, en France, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et ensuite de l’Académie de médecine.

Une forte amitié se noua entre Jean Paul II et le professeur Lejeune. Le 13 mai 1981, le professeur et son épouse déjeunaient à la table du pape polonais quelques heures avant que celui-ci ne soit touché par les balles du Turc Ali Agça.

Nommé par Jean Paul II en février 1994 à la tête de la toute nouvelle Académie pontificale pour la vie, il mourut deux mois plus tard, le 3 avril. Le lendemain de sa mort, le pape polonais écrivit que le professeur Lejeune avait «toujours su faire usage de sa profonde connaissance de la vie et de ses secrets pour le vrai bien de l’homme et de l’humanité, et seulement pour cela». Lors de son voyage en France, en août 1997, en marge des Journées mondiales de la jeunesse, Jean-Paul II s’était recueilli sur la tombe de Jérôme Lejeune, dans la région parisienne. (apic/imedia/mf/ami/bb)

18 avril 2012 | 14:21
par webmaster@kath.ch
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