"Le don de la personne tempérante est l’équilibre", pape François | © flickr/frenchhope/CC BY 2.0
Vatican

La tempérance, une vertu pour «peser et doser les paroles»

La tempérance est «la vertu de la juste mesure», a expliqué le pape dans sa catéchèse du 17 avril 2024, concluant son cycle sur les vertus cardinales, après ses enseignements sur la prudence, la force et la justice.

Devant quelques milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre pour l’audience générale, le pape François a invité à s’exprimer avec tempérance, pour «éviter les situations de conflits inutiles et promouvoir la paix dans notre société».

La définition du Catéchisme de l’Église

Rappelant que cette vertu cardinale est présente dans la philosophie antique, notamment chez Aristote dans son Éthique à Nicomaque, le pape François a repris la définition donnée par le Catéchisme de l’Église catholique. Ce texte de référence sur l’éthique catholique indique que la tempérance «assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté. La personne tempérante oriente vers le bien ses appétits sensibles, garde une saine discrétion et ne se laisse pas entraîner pour suivre les passions de son cœur», est-il précisé dans l’article 1809.

Pour mieux savourer les plaisirs

Le pape a souligné que la vertu de tempérance aide en effet aussi à savourer les plaisirs «avec discernement», comme lorsque l’on déguste un bon vin. «Combien de personnes qui ont voulu tout essayer avec voracité se sont retrouvées à perdre le goût de toute chose!» a-t-il regretté.

Le pape a encore remarqué que «la personne tempérante sait bien peser et doser les paroles». Inversement, «les personnes qui agissent toujours sous le coup de l’impulsion ou de l’exubérance ne sont finalement pas fiables», a-t-il averti. «Dans un monde où tant de gens se vantent de dire ce qu’ils pensent, le tempérant préfère au contraire penser ce qu’il dit.» «Il y a un temps pour parler et un temps pour se taire, mais dans les deux cas, il faut savoir garder la mesure», a expliqué le pape.

Concilier correction et bienveillance

Cela ne signifie donc pas qu’il faille garder le silence face à des comportements injustes ou déséquilibrés. «Une parole de reproche est parfois plus salutaire qu’un silence aigre et rancunier», a souligné le pape, pour qui cette notion de correction n’est pas contradictoire avec un principe de bienveillance avec les autres. La personne tempérante «affirme des principes absolus, revendique des valeurs non négociables, mais sait aussi comprendre les gens et faire preuve d’empathie à leur égard», a-t-il insisté.

«Le don de la personne tempérante est donc l’équilibre, une qualité aussi précieuse que rare», souligné François. Celui qui est tempérant «est sensible, sait pleurer et n’en a pas honte, mais il ne pleure pas sur lui-même». La tempérance «permet de mieux savourer les biens de la vie: être ensemble à table, la tendresse de certaines amitiés, la confiance des personnes sages, l’émerveillement devant les beautés de la création», a expliqué le pape, précisant que ce don de la tempérance est une manifestation de «maturité affective» et de «maturité sociale». (cath.ch/imedia/cv/lb)

«Le don de la personne tempérante est l’équilibre», pape François | © flickr/frenchhope/CC BY 2.0
17 avril 2024 | 12:45
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
Catéchèse (140), tempérance (3), vertu (18)
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