L'archevêque arménien Bagrat Galstanian arrêté pour tentative de coup d’État

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé, le 25 juin 2025, que les forces de l’ordre avaient déjoué une tentative de coup d’État impliquant l’archevêque Bagrat Galstanian. Celui-ci a été arrêté.

Depuis un an, les relations entre l’État et l’Église apostolique arménienne se sont fortement dégradées. L’archevêque Bagrat Galstanian, chef du mouvement d’opposition arménien ‘Sacred Struggle’, reproche au Premier ministre d’avoir cédé des territoires à l’Azerbaïdjan voisin. Il avait organisé en juin 2024 des manifestations en réaction à la cession à l’Azerbaïdjan de plusieurs villages frontaliers, une mesure défendue par Nikol Pachinian comme un moyen d’éviter une nouvelle guerre avec Bakou.

L’archevêque avait alors invité le Premier ministre à démissionner. Il s’était même mis temporairement en retrait de ses fonctions religieuses pour concourir au poste de Premier ministre, mais il avait dû y renoncer en raison de sa double nationalité, arménienne-canadienne, qui ne lui permet pas de se présenter à cette charge.

La contre-attaque du gouvernement

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a contre-attaqué. Le 9 juin 2025, il a appelé à la démission le catholicos Karékine II, le chef de l’Église apostolique arménienne dont Bagrat Galstanian assure avoir la bénédiction, pour violation de ses vœux de célibat. Pour les détracteurs de Pachinian, cette campagne contre l’Église a été lancée à la demande de l’Azerbaïdjan.

Le conflit entre l’Église apostolique arménienne et le gouvernement a franchi encore une étape supplémentaire le 25 juin 2025, avec l’arrestation de l’archevêque Bagrat Galstanian. L’ecclésiastique est accusé d’avoir planifié des actes terroristes et d’être impliqué dans une tentative de renversement du pouvoir, selon un rapport du Comité d’enquête arménien. «Les agents des forces de l’ordre ont déjoué un sinistre plan à grande échelle du ‘clergé criminel oligarchique’ pour déstabiliser la République d’Arménie et prendre le pouvoir», a écrit sur Telegram Nikol Pachinian.

Une vidéo diffusée dans la presse locale montre l’archevêque se faire arrêter à son domicile par des agents cagoulés, puis être escorté vers un véhicule. Des perquisitions sont «en cours» aux domiciles de l’archevêque et d’une trentaine de ses associés, a ajouté le Comité d’enquête arménien.

Perquisitions en cours

Proche associé de l’archevêque, le député Garnik Danielian a rejeté les accusations visant l’ecclésiastique et dénoncé des actions dignes d’un «régime dictatorial».

Une autre figure de l’opposition, Ishkhan Saghatelyan, du Parti nationaliste Dashnaktsutyun, a affirmé que la police avait également mené des perquisitions chez des membres de son mouvement. (cath.ch/ag/lb)