L'archevêque de Miami emmène les 'bikers' prier le rosaire à Alligator Alcatraz
Les manifestations contre la politique d’expulsion des migrants de l’administration Trump se multiplient aux Etats-Unis. L’archevêque de Miami, Thomas G. Wenski accompagné de 25 ‘bikers’ a ainsi pris la route à moto pour aller prier devant l’entrée du centre de détention d’Alligator Alcatraz.
L’archevêque Thomas G. Wenski de Miami et les Chevaliers de Colomb ont enfourché leurs motos pour aller réciter un chapelet à l’entrée d’Alligator Alcatraz, le centre de détention controversé pour migrants récemment ouvert dans les Everglades, en Floride, rapporte le site catholique OSVnews.
L’archevêque a publié des images du rassemblement du 20 juillet 2025 sur son compte X, indiquant que lui et ses compagnons motards — membres de l’organisation fraternelle Knights on Bikes International des Chevaliers de Colomb — «se sont arrêtés à l’entrée d’Alligator Alcatraz et ont prié un chapelet pour les détenus».
Les images partagées par l’archevêque montrent les hommes debout en cercle, leurs motos garées et la tête baissée en prière. Dans son message, l’archevêque Wenski a indiqué que l’archidiocèse de Miami «attend toujours l’autorisation d’accéder» à Alligator Alcatraz « pour célébrer la messe pour les détenus ».
Des conditions de détention inhumaines
Le centre de détention pour immigrants controversé se situe à environ 90 km de Miami, dans les marais des Everglades. Situé sur le site d’un ancien aéroport militaire Alligator Alcatraz se compose de tentes avec des groupes de lits superposés et avec des toilettes communes à l’air libre. Le tout est entouré de hauts grillages métalliques.
L’eau, la gestion des eaux usées, l’électricité et la climatisation sont fournies par des unités portables, selon le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Cette installation, qui peut accueillir environ 3’000 personnes, devrait être agrandie pour en accueillir jusqu’à 5’000.
Au milieu des marais infestés de moustiques
«Il se trouve en fait dans un marécage », a expliqué l’archevêque Wenski à OSV News. «Il y a de nombreux alligators, pythons et boas constricteurs, ainsi que des tonnes et des tonnes de moustiques. La nuit, le tarmac sur lequel les tentes ont été montées devient encore plus chaud car il reflète la chaleur de la journée.»

Des détenus ont déclaré au New York Times que les pluies fréquentes ont provoqué des fuites d’eau et des intrusions d’insectes, tandis que l’accès aux douches, aux repas complets et aux médicaments est limité. Ils ont également fait état de maladies, de privation de sommeil et de troubles divers.
Selon la chaîne de télévision NBC 6 South Florida entre le 1er et le 18 juillet, 34 appels ont été passés au service d’urgence depuis Alligator Alcatraz, soit une moyenne de deux par jour.
Alligator Alcatraz a été largement condamné pour ses conditions de détention Mais le président Trump, la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem et le gouverneur Ron DeSantis ont vanté cet environnement hostile comme un élément de sécurité et un moyen de dissuasion pour les immigrants lors de leur visite le 1er juillet pour l’ouverture de l’installation.
61% de catholiques parmi les personnes menacées d’expulsion
Selon un rapport récent des organisations affiliées aux Églises, les chrétiens représentent environ 80% des personnes menacées d’expulsion, dont 61% de catholiques. Les dossiers obtenus par le Miami Herald/Tampa Bay Times montrent que seul un tiers des personnes actuellement détenues sur le site ont des antécédents criminels.
«Il y a plus de questions que de réponses au sujet de cet endroit», a souligné Mgr Wenski. «Nous ne voulons pas que des personnes dangereuses se promènent librement dans les rues. Mais la majorité des immigrants ne sont pas des malfaiteurs. Ce sont essentiellement des personnes qui ont essayé, à force de travail acharné, de se construire un avenir plein d’espoir pour elles-mêmes et leurs enfants. Et à ce titre, elles ont contribué à la prospérité de notre nation. Et certains le font depuis des années, voire des décennies. Ils n’ont pas de foyer où retourner, car leur foyer est ici.» (cath.ch/osvnews/mp)