de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
Lausanne: Congrès national suisse (020993)
Le miracle de la relation humaine gratuite
Lausanne, 2septembre(APIC) La Société de Saint-Vincent-de-Paul tiendra
les 4 et 5 septembre, pour la première fois à Lausanne, un Congrès national
suisse. Avec plus de mille membres en Suisse, ceux qui essaient de poursuivre l’oeuvre de Monsieur Vincent voudraient par cet événement mieux se
faire connaître du public.
Si nous interrogions le public: «Connaissez-vous la Société de SaintVincent-de-Paul?» il est permis d’espérer que certains feraient le lien
avec Monsieur Vincent, ce prêtre français du XVIIe siècle. Humble et audacieux, efficace et discret, ce petit berger manifesta une vive intelligence, qu’il mit au service de sa vocation de prêtre. Inlassablement, il va
soulager la misère qu’il rencontre aussi bien comme aumônier des galères
qu’auprès des pauvres, des prêtres, du monde rural. Qu’elle soit matérielle, spirituelle ou au niveau de l’intelligence de la foi (il participera à
la formation des prêtres), il va s’engager sur tous ces fronts par amour du
plus petit dans lequel «brille le visage de Jésus». En 1947, Pierre Fresnay
a donné de Monsieur Vincent une image inoubliable dans un film de ce nom
réalisé par M. Cloche.
Aujourd’hui, plus de 700’000 membres, dans 112 pays, sur 5 continents,
vivent l’Evangile en s’inspirant de saint Vincent de Paul et de Frédéric
Ozanam, qui lui, au XIXe siècle, donna un nouveau souffle au mouvement.
Pour ce professeur d’histoire à la Sorbonne, plus encore que l’entraide matérielle, ce qui va primer à ses yeux, c’est la rencontre personnelle, la
volonté de rompre solitude et isolement, la création de liens humains. D’où
l’importance de la relation personnelle que l’on retrouve chez les membres
comme dans le témoignage de cette femme qui depuis plus de vingt ans se
consacre à cet apostolat.
«Aujourd’hui existe une nouvelle forme de misère dont on parle peu: la
misère de solitude, et cela ne concerne pas seulement les personnes âgées!
Je me souviens de cette jeune femme de 25 ans qui avait perdu la vue à la
suite d’un accident et qui attendait chacune de mes visites. Même avec les
cassettes enregistrées de livres, on n’a personne en face de soi, sinon un
appareil, répétait-elle souvent. Par les nombreux contacts personnels que
nous avons eus, cette femme s’est remise à croire à la vie et à regarder
l’avenir avec audace. Devenue amoureuse d’un jeune homme, elle est sortie
de sa solitude. Aujourd’hui, elle est mariée.»
Ce miracle de la relation humaine, gratuite, disponible, de nombreux autres membres Lausanne: Congrès national suisse (020993) en sont les témoins.
«On répond à un appel, on accompagne ensuite. On porte dans sa prière les
gens à voir. C’est essentiel pour nous. Si possible on prie avec l’intéressé.» Formés en petits groupes, tous bénévoles, hommes et femmes, au service
des paroisses, ils offrent aujourd’hui une aide morale.
Le congrès veut permettre aux membres de la société de célébrer l’idéal
qui les unit, de partager aussi l’expérience de cet apostolat envers les
pauvres. Ils seront plus d’une centaine à se réunir les 4 et 5 septembre
dans les locaux de la paroisse du Sacré-Coeur à Ouchy. Une croisière au
large de la Riviera vaudoise, entre Lausanne et Montreux, est prévue au
programme. L’émission Radio «Paraboles» du samedi 4 septembre sera réalisé
avec le concours des participants du congrès. Dimanche Mgr Bullet présidera
la messe de fête à la basilique de Notre-Dame du Valentin à Lausanne.
«On nous a reproché d’être un peu vieillots, fait observer Madeleine
Castella, présidente du conseil de Lausanne et une des organisatrices du
congrès. Et pourtant nous vivons au XXe siècle, bientôt au XXIe, et la misère est toujours là. Elle ne revêt peut-être pas la même forme que celle
qui existait à l’époque de saint Vincent ou de Frédéric Ozanam, mais elle
existe bel et bien, et notre tâche est non seulement utile mais, je dirais,
indispensable.» (apic/flr/cb)