InfoSud: donner la parole aux journalistes du tiers monde

Lausanne: une nouvelle agence de presse pour combler un vide (020389)

Lausanne, 2mars(APIC) Avec des critères journalistiques, InfoSud, une

nouvelle agence de prese, se propose de donner la parole aux journalistes

du tiers monde. Pour elle, L’information en provenance du tiers monde doit

mieux passer. C’est en substance le raisonnement que tient InfoSud, à Lausanne. Selon cette dernière, il existe un vide qu’il convient de combler,

un créneau à occuper. C’est ce qu’elle se propose de faire et s’en est expliquée jeudi 2 mars à Lausanne au cours d’une conférence de presse qui lui

a permis de présenter son nouveau visage.

Depuis l’automne 1988, InfoSud a remplacé le Service d’information tiers

monde lancé en 1981 par les oeuvres d’entraide suisses. Deux journalistes,

Daniel Wermus, né à Genève, ancien collaborateur à la TV romande et à la

«Tribune de Genève, et Ram Etwareea, de l’île Maurice, en assument la

responsabilité. Avec des bureaux régionaux en Afrique et en Asie, pour

l’instant, auxquels collaborent des journalistes des pays concernés, InfoSud entend ouvrir plus grand la fenêtre par laquelle nous regardons le

monde, mais aussi et surtout donner la parole aux journalistes du Sud.

Autres particularités d’InfoSud: le service de documentation et les

différentes prestations que l’agence peut offrir sur demande. Nombreux sont

les étudiants et les enseignants, entre autres, à avoir déjà bénéficié

d’une vaste documentation sur les pays du tiers monde tant dans les domaines sociaux et du développement, que dans ceux de la politique ou de l’économique par exemple.

InfoSud répond-elle à un besoin médiatique? Chaque jour entre 5 et 10

nouvelles seulement concernant l’information des pays du tiers monde sont

reprises par les journaux romands: c’est-à-dire guère plus de 2 à 3% de la

totalité de la partie rédactionnelle. En dehors de certains pays, souvent

cités, il en est d’autres dont on ne parle pas ou peu. Et pourtant, ils

existent, culturellement, économiquement et politiquement, ont expliqué Daniel Wermus et Ram Etwareea. Dans ce sens, soulignent-ils, «InfoSud veut

donner la parole aux voix du Sud, dans un langage accessible aux oreilles

du Nord. En même temps qu’elle se propose de réaliser ses propres enquêtes,

en Suisse et ailleurs dans le tiers monde».

Financièrement, InfoSud se voit allouer une subvention annuelle de

l’ordre de 120.000 francs de la part des oeuvres d’entraide suisse, Pain

pour le Prochain, Action de Carême, Helvetas et Swissaid. A long terme,

avec les critères qui sont les siens aujourd’hui, c’est-à-dire «strictement

journalistiques, indépendants de toute pression militante ou humanitaire»,

l’agence a pour objectif un autofinancement de 50%. Elle a aussi une ambition: celle de faire comprendre que les journalistes du tiers monde ont

plein de choses à dire. (apic/pr)

2 mars 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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