Belgique: L’interdiction de la burqa entre en vigueur le 23 juillet
Le 2e pays européen après la France à proscrire le voile intégral
Bruxelles, 15 juillet 2011 (Apic) A partir du samedi 23 juillet, la Belgique sera le deuxième pays européen, après la France, à mettre en application une législation nationale interdisant le voile intégral. Les policiers belges pourront alors verbaliser toute personne se présentant «dans les lieux accessibles au public le visage masqué ou dissimulé en tout ou en partie, de manière qu’ils ne soient pas identifiables».
La législation belge, coulée dans un nouvel article du Code pénal, ne vise pas directement le voile intégral (burqa, niqab), mais toute forme de camouflage, rappelle le 15 juillet le quotidien «La Libre Belgique» sur son site internet. Elle ne concerne pas les manifestations festives, comme le carnaval. Les personnes qui ne s’y conformeront pas risqueront jusqu’à sept jours d’emprisonnement et une amende de 137,50 euros.
Selon certaines estimations, quelque 270 femmes portent la burqa en Belgique. Ce nombre est même baissé à une centaine, selon le service de renseignement belge, mais sans compter le personnel diplomatique.
Cette loi avait été approuvée en première lecture en avril 2010, mais le vote en seconde lecture avait été reporté suite à la chute du gouvernement belge et à la tenue d’élections anticipées en juin 2010. Selon ses partisans, cette loi devrait promouvoir les droits des femmes et éviter une rupture entre la communauté islamique et le reste de la société belge. Toutefois, la plupart des musulmans belges considèrent que cette mesure est discriminatoire et que leur communauté tout entière en ressort stigmatisée, et non pas seulement les quelques femmes qui portent la burqa.
Une mauvaise solution à un vrai problème
Benoît van der Meerschen, président de la Ligue des droits de l’homme / Belgique, craint que cette mesure n’empire la situation des femmes concernées. «Une interdiction généralisée est une mauvaise solution à un vrai problème. Pire, il risque de l’aggraver en cantonnant ces femmes chez elles, les privant ainsi de contacts avec l’extérieur. S’il faut protéger les femmes qui ne souhaitent pas porter le voile intégral au nom de leur liberté, comment l’interdire à celles qui le revendiquent au nom de cette même liberté?», se demande la Ligue des droits de l’homme / Belgique sur son site internet.
La France a mis en application l’interdiction de dissimulation du visage dans l’espace public depuis le 11 avril dernier. Les contrevenants sont passibles d’une amende maximale de 150 euros ou d’un stage de citoyenneté. La peine est beaucoup plus sévère à l’égard de ceux qui obligent une femme à porter le voile intégral: un an de prison et 30’000 euros d’amende maximum. (apic/ag/bb)