Le baptême garde un caractère indélébile
France: La «débaptisation» a des conséquences sur le plan religieux
Rome, 10 août 2012 (Apic) Ils seraient environ un millier en France à demander chaque année la «débaptisation», c’est-à-dire d’être rayés du registre de baptême. A l’automne 2011, une bataille juridique a opposé Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Coutances, dans la Manche, à un libre-penseur. René Lebouvier militait depuis 2001 pour être débaptisé. Il voulait que son nom soit définitivement effacé du registre de baptême dans lequel il figurait depuis près de 70 ans.
L’évêque du lieu, Mgr Lalanne, a fait appel de la décision du Tribunal qui le sommait de rayer le nom du plaignant du registre au nom des principes garantissant la vie privée. Mgr Lalanne a interjeté appel, suspendant du même coup la décision de première instance jusqu’à ce qu’une décision soit rendue par le juge d’appel.
Pour beaucoup, cette demande d’être rayé du registre de baptême est une manière de se dissocier des prises de position de l’Eglise sur le préservatif, la contraception ou l’homosexualité.
Les conséquences sur le plan canonique sont partout pareilles
Que se soit en France, en Suisse ou en Allemagne, une personne qui demande à être débaptisée encourt les mêmes conséquences sur le plan canonique. Elles sont identiques au point de vue religieux. Même si elle l’a demandé, cette personne demeure malgré tout baptisée dans l’Eglise catholique. Interrogé par Radio Vatican, Bernard Callebat, professeur de droit civil et de droit canon à Toulouse, répond que ce soit en France, en Suisse ou en Allemagne, pour une personne qui demande à être débaptisée, les conséquences sur le plan canonique sont identiques. Même si elle l’a demandé, cette personne demeure malgré tout baptisée dans l’Eglise catholique.
«S’il a été donné de manière valide, le baptême a un caractère indélébile, et on ne peut en aucune manière supprimer le caractère sacramentel du baptême donné à une personne». Par contre, précise le vice-doyen de la Faculté de droit canonique de Toulouse, le fait d’avoir demandé d’être débaptisé peut avoir des conséquences multiples, car cette demande représente un acte formel de défection de l’Eglise catholique.
Cette personne ne peut par conséquent pas devenir parrain ou marraine de baptême et il en est de même pour la confirmation. Si elle n’a pas informé préalablement l’autorité religieuse qu’elle revenait en arrière concernant sa «débaptisation», il se posera également un problème au cas où elle aurait rédigé un testament demandant des obsèques religieuses. Bernard Callebat relève encore qu’un problème se poserait de même si cette personne voulait se marier à l’Eglise. (apic/radiovat/be)