Le Canada confirme le rejet d’extradition du Père Rivoire

Les autorités canadiennes ont confirmé le 26 octobre 2022 le rejet officiel par la France de la demande d’extradition du prêtre français Johannes Rivoire, accusé d’abus sexuels sur mineurs.

Le Père Rivoire, âgé de 92 ans, fait l’objet d’allégations d’agressions sexuelles qu’il aurait commises sur des enfants inuits au Nunavut, au nord du Canada, dans les années 1960 et 1970, rapporte Radio Canada.

La justice canadienne a confirmé la réception d’une décision rendue le 14 octobre selon laquelle les autorités françaises justifient le rejet de la demande au motif que le droit français ne permet pas d’extrader ses propres citoyens. Elles soulignent aussi le délai trop grand entre les événements allégués et le dépôt des accusations.

Tous les recours juridiques pour obtenir l’extradition sont donc épuisés. Le prêtre ne devrait pas non plus être poursuivi en France en raison du délai de prescription. Il aurait pu l’être au Canada, puisque de tels délais de prescription ne s’appliquent pas en matière d’agression sexuelle. Mi-septembre, les autorités françaises ont fait savoir qu’elles répondraient aux demandes d’entraide judiciaire du Canada en vue d’interrompre le délai de prescription de l’action publique et le cas échéant de juger le Père Rivoire.

Vers un mandat d’arrêt international

Le Service des poursuites pénales du Canada (SPPC) dit travailler en outre avec la Gendarmerie royale du Canada afin qu’Interpol diffuse un avis de recherche à l’endroit de Johannes Rivoire. La démarche pourrait permettre l’arrestation du prêtre, si toutefois il quittait la France. Le SPPC a estimé qu’il existait encore «une perspective raisonnable» de jugement du prêtre.

A noter qu’une procédure déjà lancée au Canada contre le Père Rivoire en 1998 a été abandonnée en 2017. Elle a été relancées en 2021 après de nouvelles accusations. Le Père Rivoire est rentré dans son pays natal en 1993.

Ce dernier nie les allégations et refuse de faire face à la justice du Canada. Face à son attitude, la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée, à laquelle il appartient, dit avoir entamé une procédure de renvoi à son endroit. (cath.ch/