Le cardinal Napier demande à Pretoria d’envisager des sanctions
Le Cap: Politique passive de l’Afrique du Sud à l’égard du Zimbabwe
Johannesburg, 18 juillet 2004 (Apic) Le cardinal Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban, en Afrique du Sud, a appelé le gouvernement de Pretoria à envisager des sanctions contre le Zimbabwe pour protester contre la politique du gouvernement du président Robert Mugabe.
Le cardinal Napier a rejoint le choeur des reproches formulés par les Eglises de la région contre le gouvernement de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (Zanu-PF) et la diplomatie du gouvernement sud-africain, dénué, à leurs yeux, de toute critique.
Cette invitation à un durcissement contre Mugabe intervient quelques jours après l’exhortation faite aux chrétiens du Conseil des Eglises d’Afrique du Sud (SACC) par le président Thabo Mbeki de soutenir son programme national de reconstruction, et à ne pas faire des critiques négatives. Ce qui n’a pas empêché les responsables du Conseil des Eglises d’Afrique du Sud (SACC) de critiquer à leur tour le 15 juillet la diplomatie du président Thabo Mbeki qui a, selon Russel Botman, président du SACC, «visiblement échoué».
Le cardinal Napier a rappelé à l’Agence de presse sud-africaine (Sapa) que la plupart des Eglises soutenaient les appels aux sanctions lancés par le Congrès national africain lorsqu’il conduisait l’opposition contre l’ancien régime de l’apartheid en Afrique du Sud. «Les sanctions en Afrique du Sud ont mis fin plus rapidement à l’oppression.»
Les accusations de Mgr Ncube
Les remarques du cardinal Napier font suite à celles de Pius Ncube, archevêque catholique de la seconde ville du Zimbabwe, Bulawayo, qui a accusé la semaine dernière le gouvernement sud-africain et l’Union africaine de complicité dans les violations des droits humains commis au Zimbabwe à cause de leur silence.
Le cardinal Napier a souligné qu’il ne préconisait pas nécessairement des sanctions mais a dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement sud- africain ne semble même pas les envisager.
Pour l’Eglise catholique, a-t-il précisé à l’agence Sapa, si des sanctions sont imposées au Zimbabwe, elles doivent être appliquées «de façon intelligente» et il appartiendrait au peuple zimbabwéen de décider quand elles devraient être levées.
Le cardinal Napier est le président de la Conférence épiscopale d’Afrique australe qui aurait écrit un rapport très critique, mais secret, sur le Zimbabwe à l’attention du SACC, réuni à Johannesburg cette semaine.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont imposé des sanctions de façon sélective contre certains responsables zimbabwéens. (apic/eni/pr)