Le cardinal De Donatis devient pénitencier majeur

Le pape François a nommé le cardinal Angelo De Donatis «pénitencier majeur», a informé le Saint-Siège le 6 avril 2024. Le prélat âgé de 70 ans était jusqu’à présent le bras droit du pontife pour le diocèse de Rome. Il remplace le cardinal Mauro Piacenza.

Le cardinal De Donatis secondait depuis 2017 le pape pour le diocèse de Rome, dont il est l’évêque. Il était aussi archiprêtre de la basilique de Saint-Jean-du Latran, la cathédrale du pape. En prenant la tête de la pénitencerie apostolique, l’Italien remplace le cardinal Mauro Piacenza, qui avait été nommé en 2013 et qui doit célébrer ses 80 ans en septembre prochain.

Au sein de la Curie romaine, la pénitencerie apostolique a une mission spirituelle. Elle est chargée notamment d’accorder les absolutions des censures, les dispenses, ou encore les remises de peine – appelées indulgences. Elle administre aussi la présence des «pénitenciers», chargés des indulgences auprès des pèlerins qui se rendent dans les quatre basiliques papales de Rome.

Bras droit de l’évêque de Rome

Présenté comme un homme d’une grande spiritualité, le cardinal De Donatis est un proche du pape François qui lui a confié les méditations de la première retraite de carême de son pontificat en 2014. En 2015, le pontife argentin l’a nommé évêque auxiliaire de Rome, chargé du clergé, des diacres et des séminaristes. Il l’a lui-même ordonné évêque dans la basilique Saint-Jean-de-Latran. Il l’avait invité particulièrement à défendre les pauvres, la famille, et à enseigner la voie de la miséricorde.

En 2017, le pontife l’a choisi pour être son bras droit dans le diocèse de Rome. L’année suivante, le prélat a été créé cardinal lors du consistoire du 28 juin 2018. Pendant plus d’un an, en 2019-2020, il a été administrateur apostolique des fidèles catholiques ukrainiens de rite byzantin en Italie.

L’ombre de l’affaire Rupnik

Reprenant en main le vicariat en 2023, le pape a réduit son influence. Le cardinal De Donatis a également dû affronter la tempête médiatique après les révélations sur le jésuite Marko Rupnik, un mosaïste très influent installé dans le diocèse de Rome. Prenant dans un premier temps la défense du prêtre slovène, pourtant accusé de graves abus contre des religieuses de sa communauté, le cardinal s’est ensuite fait plus discret.

En 2023, le cardinal vicaire a aussi semblé moins présent et impliqué lorsque le pape François a initié sa réforme du diocèse de Rome, visant à le faire évoluer vers un fonctionnement plus «synodal». La création par le pape, à cette occasion, d’un poste de vice-régent, sorte de vicaire général de son propre vicaire, a été perçue par certain comme une sorte de mise sous tutelle, son rôle gardant son importance représentative mais touchant beaucoup moins à l’administration effective du diocèse de la capitale.

Pour l’heure, la place de bras droit du pape pour le diocèse de Rome reste vacante, dans l’attente d’une nouvelle nomination. Le 6 avril, le pontife a également nommé l’un des évêques auxiliaires de Rome, Mgr Daniele Libanori, «assesseur pour la vie consacrée». (cath.ch/imedia/ak/rz)