Le chancelier allemand Olaf Scholz reçu par le pape le 2 mars
Le chancelier de la République fédérale allemande Olaf Scholz sera reçu par le pape François le 2 mars 2024, a annoncé le porte-parole du gouvernement le 23 février. Il s’agira de la première rencontre officielle entre le chancelier social-démocrate et le pontife.
Le chancelier allemand devrait être reçu au Palais apostolique au Vatican en fin de matinée le samedi 2 mars. La veille, il se sera entretenu avec le chef d’État italien Sergio Mattarella.
Ce n’est pas la première fois qu’Olaf Scholz se rend à Rome depuis sa prise de fonction le 8 décembre 2021: il avait effectué un déplacement à Rome dans la foulée, mais n’avait rencontré que des représentants italiens, en l’occurrence le président Mattarella et le président du Conseil de l’époque, Mario Draghi. Le 5 janvier 2023, il s’était cependant rendu sur la place Saint-Pierre pour assister à la messe d’enterrement de son compatriote Benoît XVI.
Comme Angela Merkel, fille de pasteur, Olaf Scholz a été baptisé en tant que protestant, mais il s’est éloigné de sa foi. Lors de son assermentation en tant que chancelier devant le Bundestag, il avait ainsi renoncé à employer la phrase rituelle: «que Dieu me vienne en aide».
Dans les pas d’Angela Merkel
Le pape François entretenait une relation d’estime réciproque avec Angela Merkel, la seule chancelière qu’il ait connue, puisqu’elle est restée en poste de 2005 à 2021. Il l’avait rencontrée huit fois.
Dans un entretien accordé à la presse espagnole en 2021, le pape François avait eu des mots très élogieux pour la chancelière. «Elle fait partie des grands leaders qui entreront dans l’histoire», avait considéré le pontife qui a étudié un temps en Allemagne. Il l’avait comparée à Konrad Adenauer et Helmut Kohl.
Un diplomate européen en poste à Rome a confié à I.MEDIA que la chancelière avait souvent repris des expressions du pape dans ses discours.
Des sujets religieux sur la table
Les Églises étant particulièrement liées à l’État en Allemagne, on peut s’attendre à ce que les problématiques qui concernent directement les catholiques allemands soient évoquées par Olaf Scholz et le pontife. En 2021, Angela Merkel avait ainsi abordé avec le pape la question des abus sexuels, demandant à l’Église de maintenir sa crédibilité en faisant la «lumière» sur son passé.
Cette question est toujours d’actualité en Allemagne, alors qu’un rapport publié en janvier dénombrait plus de 2225 cas de violences sexuelles commis au sein de l’Église protestante d’Allemagne entre 1946 et 2020.
La lutte contre les abus sexuels est aussi un des principaux arguments ayant motivé l’organisation au sein de l’Église catholique allemande du ‘chemin synodal’ entre 2019 et 2023. Ce mouvement, qui prône des changements radicaux sur le plan de la doctrine sexuelle ou de la place des laïcs et des femmes, a créé une certaine inquiétude à Rome, poussant le Saint-Siège à intervenir à plusieurs reprises ces derniers mois. (cath.ch/i.media/cd/bh)