La Guérison de dix lépreux, par James Tissot |  ©  Brooklyn Museum
Vatican

«Le Christ transgresse les conventions», déclare le pape François

Pour ce dernier Angélus avant l’entrée en Carême le 17 février prochain, le pape François a livré dimanche 14 février 2021 à Rome une méditation sur la compassion, la proximité et la tendresse avec les malades et les souffrants de tous les maux. Il a rappelé combien Dieu se laisse «contaminer» par ces douleurs afin de mieux les guérir.

Loin de respecter une «distance de sécurité», le Christ transgresse les conventions et touche notre vie pour la restaurer, a expliqué le pontife lors de la prière de l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique dominant la Place Saint-Pierre. Les chrétiens doivent ainsi imiter cette «transgression» du Christ et ne pas avoir peur d’aimer les autres en faisant fi des conventions sociales, a-t-il encouragé.

La Loi juive mettait les lépreux à l’écart

L’évêque de Rome commenté l’Evangile de la guérison du lépreux (Mc 1, 40-45) dans lequel un homme atteint de la lèpre est miraculeusement guéri par le Christ. La Loi juive obligeait les lépreux à vivre à l’écart et à se tenir à distance, même pour s’adresser aux autres. Jésus, cependant, ose toucher un lépreux pour le purifier. «Les lépreux étaient considérés comme impurs et, selon les prescriptions de la Loi, ils devaient rester en dehors de la ville», rappelle François. Ainsi, ils étaient exclus de toute relation humaine, sociale et religieuse.

Dans ce texte, a souligné le pape, deux «transgressions» se rencontrent: d’une part, le lépreux s’approche de Jésus et d’autre part le Christ, poussé par la compassion, le touche pour le guérir alors que la loi juive de l’époque ne le permettait pas. Un geste «impensable», a souligné le pontife.

Le Seigneur n’est pas indifférent à la souffrance des hommes

Par cette attitude, le Seigneur montre qu’il n’est pas indifférent à la souffrance des hommes, a poursuivi le 266e pontife: loin de respecter une « distance de sécurité », il touche notre vie pour la restaurer et offre le visage d’un Dieu de compassion. Chacun de nous peut avoir des blessures, des échecs ou des souffrances qui nous ferment à Dieu et aux autres, a observé le pape.

Face à tout cela, Jésus proclame que Dieu n’est pas une «idée ou une doctrine abstraite» mais bien «Celui qui se ›contamine’ avec notre humanité blessée et n’a pas peur de venir au contact de nos plaies».

Le Seigneur est «grand transgresseur» qui applique un style nouveau caractérisé par la proximité, la tendresse et la compassion, a lancé le pontife argentin. A l’heure où de nombreuses personnes souffrent encore de la lèpre ou d’autres maladies, il a invité la foule à l’imiter.

Surpasser sa peur de se mêler de la vie des autres

Afin de respecter les coutumes sociales, les hommes sont souvent tentés de faire taire leur douleur ou de porter des «masques pour la dissimuler». A l’inverse, le pontife romain a demandé d’avoir le courage de sortir de son isolement et de se montrer au Christ «tels que nous sommes» au lieu de «s’apitoyer sur soi-même ou pleurer sur ses échecs».

De même, chaque chrétien doit l’imiter en osant faire preuve d’un amour qui dépasse les conventions et surpasser sa peur de se mêler de la vie des autres.

Le Seigneur ne «se fatigue pas de pardonner»

«Commençons à être des transgresseurs comme le Christ et le lépreux», a invité le pontife argentin. Il a enfin demandé à la foule d’applaudir tous les prêtres qui prennent soin de confesser les personnes en rappelant sans cesse que le Seigneur ne «se fatigue pas de pardonner». (cath.ch/imedia/cg/be)

La Guérison de dix lépreux, par James Tissot | © Brooklyn Museum
14 février 2021 | 13:58
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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