Le Congrès eucharistique de Quito maintenu malgré la crise sécuritaire
La situation sécuritaire en Équateur est «un point qui nous préoccupe», a reconnu l’archevêque de Quito, Mgr Alfredo José Espinosa Mateus. Il s’exprimait lors d’une conférence organisée le 20 mai 2024 au Bureau de presse du Saint-Siège pour y présenter le 53e Congrès eucharistique international.
Mgr Mateus a confirmé l’organisation du Congrès qui se tiendra dans la capitale équatorienne du 8 au 15 septembre prochains. «Nous avons demandé au gouvernement national des garanties pour la sécurité de ce rassemblement», a assuré l’archevêque. Il a indiqué avoir participé récemment à une réunion sur ce sujet au siège de la présidence de la République. «Nous prenons toutes les précautions pour garantir l’intégrité de tous les participants», a-t-il assuré, une semaine après la visite du président Daniel Noboa au Vatican.
Guerre entre le gouvernement et les gangs
L’Équateur, un pays autrefois considéré comme plus sûr que ses voisins, souffre d’une instabilité croissante, en raison du transfert sur son territoire de certains gangs impliqués dans le trafic de drogue, qui opéraient autrefois en Colombie. Le taux d’homicide y a ainsi augmenté de 800% entre 2018 et 2023. La capitale économique, Guayaquil, est devenue l’une des villes les plus dangereuses du monde. Le pouvoir exécutif est entré en guerre contre les gangs, en s’inspirant du modèle autoritaire assumé par le président salvadorien Nayib Bukele.
Dans ce contexte difficile, la tenue du Congrès eucharistique international n’est cependant pas remise en question. Les organisateurs ont expliqué que cet événement, dont le thème est «Fraternité pour guérir le monde», pourrait constituer au contraire une opportunité pour donner à la société équatorienne une occasion de sortir de cette crise.
Le cardinal Farrell sera légat pontifical
La venue du pape François, un temps envisagée, semble désormais improbable en raison de sa tournée en Asie et en Océanie, organisée du 2 au 13 septembre prochains. Il sera toutefois symboliquement invité lors d’une audience privée organisée ce 22 mai avec la délégation d’une vingtaine de personnes venues de Quito, parmi lesquelles le maire de la ville, qui lui remettra une invitation formelle.
Quelques minutes après cette conférence, le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé la nomination d’un légat pontifical chargé de présider ce Congrès eucharistique: il s’agira du cardinal américain Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie.
Les congrès eucharistiques internationaux sont apparus en France à la fin du XIXe siècle, afin de favoriser l’évangélisation par l’affirmation de la présence réelle de Jésus-Christ dans l’eucharistie. Il s’agira de la 5e édition latino-américaine de ce rassemblement, après Buenos Aires en 1934, Rio de Janeiro en 1955, Bogotà en 1968 (en présence de Paul VI) et Guadalajara en 2004.
La dernière édition s’est tenue à Budapest en septembre 2021. Le pape François était alors venu célébrer la messe de clôture, sans toutefois que cette étape de quelques heures n’ait un caractère formel de visite en Hongrie. Il est revenu plus longuement à Budapest ultérieurement, du 28 au 30 avril 2023. L’Équateur a pour sa part reçu une visite du pape François en juillet 2015. (cath.ch/imedia/cv/rz)





