Le dialogue avec l’islam, l’une des «priorités» de l’actuel pontificat
Rome: Le pape François adresse un message aux musulmans pour la fin du Ramadan
Rome, 4 août 2013 (Apic) Le pape François a tenu à signer lui-même le traditionnel message adressé aux musulmans à l’occasion de la fin du Ramadan. La missive, rendue publique le 2 août 2013, a été envoyée par le biais du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, alors que les relations islamo-chrétiennes sont notamment marquées par des tensions au Moyen-Orient. Le même jour, le chef de ce dicastère, le cardinal Jean-Louis Tauran, a affirmé sur Radio Vatican que le dialogue avec l’islam était l’une des «priorités» du pontificat du pape François.
«Il est désormais de tradition qu’en cette occasion le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux vous adresse un message de vœux, accompagné d’un thème en vue d’une réflexion commune», indique ainsi le souverain pontife. «Cette année, la première de mon pontificat, poursuit-il, j’ai décidé de signer moi-même ce message traditionnel et de vous l’envoyer, chers amis, comme expression d’estime et d’amitié envers tous les musulmans, spécialement envers leurs chefs religieux».
L’éducation, à la base du respect mutuel
Dans ce message, le pape François demande notamment le respect des chefs religieux et des lieux de culte, dénonçant les attaques à leur encontre. Evoquant le thème de l’éducation choisi pour cette année, le pontife estime qu’elle est à la base du respect mutuel.
«Ce que nous sommes appelés à respecter dans chaque personne, explique ainsi le pape, c’est tout d’abord sa vie, son intégrité physique, sa dignité avec les droits qui en découlent, sa réputation, son patrimoine, son identité ethnique et culturelle, ses idées et ses choix politiques».
Cette initiative du pape François va dans le sens d’un réchauffement des relations entre le Vatican et le monde musulman. Récemment, l’Université Al-Azhar, au Caire, la plus haute autorité sunnite, avait fait savoir qu’elle pourrait renouer ses relations avec le Saint-Siège. Elle les avait en effet interrompues 2 ans plus tôt en réaction aux paroles de Benoît XVI en défense des chrétiens d’Egypte, suite à un attentat à la bombe dans une église d’Alexandrie.
L’instabilité au Moyen-Orient inquiète les minorités locales, notamment chrétiennes, largement fragilisées et vulnérables, alors que les conflits de la région possèdent une forte composante socio-religieuse, servant souvent de prétexte.
Faire tomber les préjugés
Interrogé par Radio Vatican, le cardinal Tauran a estimé que par ce message, le pape avait voulu montrer le grand respect qu’il a pour les croyants de l’islam et que le dialogue islamo-chrétien était une des priorités de son pontificat.
«Le pape est conscient que nous ne nous connaissons pas suffisamment», a ajouté le chef du dicastère en charge de ce dialogue. Et d’insister: «Malgré nos efforts, nous devons apprendre à nous respecter», et cela passe par la formation des fidèles afin de «faire tomber les préjugés». Ce dialogue est parfois décevant, a reconnu le haut prélat, car de «petits résultats» sont obtenus pour de grands efforts fournis, et ces résultats ne «sont jamais passés au niveau de la loi ou au niveau administratif».
Le pape François, a encore relevé le cardinal Jean-Louis Tauran, «se situe dans la ligne du pape Benoît XVI, le pape qui a le plus parlé de l’islam, qui a visité 3 mosquées». (apic/imedia/mm/be)