«Le dimanche c'est sacré!»
Fribourg : 420 agents pastoraux du diocèse de LGF réunis pour parler du dimanche
Fribourg, 3 octobre 2013 (Apic) Quelque 420 prêtres, diacres et laïcs du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ont planché du 1er au 3 octobre 2013 sur la question du dimanche. Réunis à l’Université de Fribourg en session diocésaine sur le thème «Dimanche pour la vie», les participants ont cherché des pistes pour redonner au premier jour de la semaine sa dimension religieuse, sociale et humaine.
Après un éclairage sociologique et biblique sur les pratiques actuelles du dimanche, le premier jour, (cf service apic du 1er octobre) les deux jours suivants ont permis d’élargir la réflexion aux plans théologique et pastoral. Notamment sur les questions liées à la célébration de la messe. Comme chrétien, il importe de ne pas se poser en victime d’une société jugée hostile au dimanche, mais d’être acteur d’une communauté qui continue à croire au sens du dimanche dans des formes visibles, ouvertes et heureuses, a plaidé le Père François Wernert, Maître de conférence à la Faculté de théologie catholique de Strasbourg.
«Le dimanche c’est sacré !» Cette affirmation est encore souvent entendue aujourd’hui, même si elle n’a plus de caractère religieux, a relevé le Père Wernert. Il distingue le dimanche ‘centré sur soi’ et le dimanche ‘centré sur l’autre’. Dans le premier cas, le dimanche est organisé autour de son bien-être personnel, par le repos, les loisirs, les rencontres choisies. Il ne reste que peu ou pas de place pour la rencontre des autres et la rencontre du tout Autre. A l’inverse, le dimanche centré sur l’autre est ouvert à la rencontre inattendue, au partage, à la rencontre du Christ dans l’eucharistie. Il signifie un déplacement à l’extérieur du cadre de vie quotidien.
Au regard de ces deux approches, comment les communautés chrétiennes peuvent-elles répondre aux attentes des personnes, s’interroge le Père Wernert. «Nous devons démontrer que l’Eglise a aussi des propositions qui ‘font du bien’. Que nous sommes capables de répondre à la dimension familiale. Que nous pouvons écouter les expériences de vie de chaque personne.»
«Que je sois tombe ou trésor»
Cette revalorisation du dimanche passe notamment par le soin mis à la qualité des célébrations liturgiques. Comment éviter trop de lourdeur et de répétitions infécondes ? Comment rendre la prédication nourrissante ? Comment concevoir des lieux accueillants ? Comment mettre la musique au service de la célébration ? Comment former des chrétiens adultes libérés d’un lien trop infantile à l’autorité du prêtre ? Comment soigner la convivialité et le partage avant et après les célébrations ?
Autant de questions ouvertes, sans réponses toutes faites, mais que les communautés et les responsables pastoraux sont invités à travailler. Le Père Wernert conclut en laissant aux participants une citation du poète Paul Valéry gravée au fronton du Palais de Chaillot, à Paris : «Il dépend de celui qui passe. Que je sois tombe ou trésor. Que je parle ou me taise. Ceci ne tient qu’à toi. Ami n’entre pas sans désir».
«Nous avons vécu ces trois jours, comme une démarche synodale qui doit nous permettre d’envisager de nouvelles pistes», confirme l’abbé Bernard Miserez, directeur de l’Institut de formation aux ministères à Fribourg. «Dans le diocèse beaucoup de communautés ont fait des efforts sensibles pour que la célébration soit belle et acceuillante. Mais elles peinent parfois à le rendre visible.» (apic/mp)