Chypre : Le chef de l’Eglise orthodoxe veut que les politiciens soient punis pour leur responsabilité dans la crise

« Le gouvernement du président communiste Dimitris Christofias doit être traduit en justice »

Nicosie, 24 mars 2013 (Apic) Le chef de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr Chrysostomos, met en cause la responsabilité des politiciens dans la crise financière que traverse la petite île de la Méditerranée. « Le gouvernement du président communiste Dimitris Christofias, qui était en place jusqu’en février, doit être traduit en justice », a déclaré le patriarche après la messe dominicale à Nicosie, le 24 mars 2013. Mgr Chrysostomos, qui en a mis la fortune de son Eglise à disposition de l’Etat, face au risque de faillite, s’est aussi déclaré en faveur d’une sortie à terme de la zone euro.

Mgr Chrysostomos a par ailleurs déclaré aux médias chypriotes à la sortie de la messe dominicale qu’il allait rencontrer jeudi prochain des hommes d’affaires russes, pour qu’ils laissent leur argent dans les banques de Chypre. La veille, le patriarche s’était prononcé en faveur d’une sortie de Chypre de la zone euro.

Selon Radio France Internationale (RFI), le patriarche Chrysostomos avait déjà, dimanche dernier dans son sermon, évoqué la possible sortie de Chypre de la zone euro. « Ce ne serait pas la pire des solutions », avait dit le primat de l’Eglise orthodoxe de Chypre. Et même s’il se déclarait fermement attaché à ce qu’il appelle la « famille européenne », il n’avait pas hésité à critiquer la manière dont Bruxelles agit envers la petite île.

Connu pour ses propos nationalistes, c’est aujourd’hui l’un des rares dirigeants de ce niveau à évoquer explicitement un retour à la livre. Mais cette éventualité est régulièrement évoquée ces derniers jours au sein de la société. 98% des Chypriotes sont orthodoxes. La parole de l’archevêque est respectée, très écoutée à Chypre. Au niveau politique, les présidents ont l’habitude de consulter régulièrement le patriarche sur les sujets de société.

Le poids de l’Eglise pour sauver Chypre

Depuis une semaine, l’archevêché met tout poids dans la balance pour sauver les négociations avec Bruxelles. Considérée comme le premier propriétaire foncier de l’île, l’Eglise détient des participations dans les secteurs bancaire et hôtelier. Elle est actionnaire de KEO, la marque de bière nationale, qui commercialise également du vin.

Chypre est menacée de faillite. Le gouvernement chypriote doit trouver les 5,8 milliards d’euros que l’Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) lui ont demandé de mettre sur la table en échange d’un prêt de 10 milliards d’euros destiné à sauver l’île de la banqueroute. (apic/kna/am/rfi/cw)

24 mars 2013 | 18:10
par webmaster@kath.ch
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