Rome: Le pape François invite à se pencher sur la misère matérielle, morale et spirituelle

Le message du pape pour le Carême interpelle les chrétiens

Rome, 4 février 2014 (Apic) Le pape François invite les chrétiens à se pencher sur la misère de leurs contemporains. Dans son premier Message pour le Carême, il encourage les chrétiens à soulager la misère, qu’elle soit matérielle, morale ou spirituelle. Dans ce texte publié le 4 février 2014, le pape fustige l’idolâtrie du pouvoir et de l’argent, l’esclavage «du vice et du péché». Il appelle à une conversion «à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage».

Dans ce message écrit à la première personne du singulier, le pape François entend proposer aux fidèles à l’occasion du Carême quelques réflexions qui puissent les «aider dans un chemin personnel et communautaire de conversion» autour de la pauvreté du Christ. Cette pauvreté, explique alors le pape, n’est ni «un jeu de mots», ni «une figure de style», mais «il s’agit au contraire d’une synthèse de la logique de Dieu, de la logique de l’amour, de la logique de l’Incarnation et de la Croix».

«La pauvreté du Christ qui nous enrichit, c’est le fait qu’il ait pris chair, qu’il ait assumé nos faiblesses, nos péchés, en nous communiquant la miséricorde infinie de Dieu», explique alors le pape. Et de citer plus loin Léon Bloy (1846-1917): «On a dit qu’il n’y a qu’une seule tristesse, c’est celle de ne pas être des saints». «Nous pourrions également dire qu’il n’y a qu’une seule vraie misère, confie le pape, celle de ne pas vivre en enfants de Dieu et en frères du Christ».

Soigner les plaies

Puis le pape François soutient que les chrétiens sont appelés à regarder la misère de leurs frères, à la toucher, à la prendre sur eux et à oeuvrer concrètement pour la soulager. Cette misère, prévient cependant le pape, n’est pas la pauvreté du Christ, mais «une pauvreté sans confiance, sans solidarité, sans espérance». Il distingue alors 3 types de misères: la misère matérielle, la misère morale et la misère spirituelle.

Face à la misère matérielle, celle qui prive les hommes des droits fondamentaux et des biens de première nécessité comme la nourriture, l’eau et les conditions d’hygiène, le travail, la possibilité de se développer et de croître culturellement, le pape assure que l’Eglise offre «son service, sa diakonia, pour répondre aux besoins et soigner ces plaies qui enlaidissent le visage de l’humanité». Après avoir relevé que «lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses», le pape appelle à une conversion des consciences: «une conversion à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage».

Une misère qui s’apparente à un «début de suicide».

La misère morale n’est pas moins préoccupante, poursuit le pape François, notant qu’elle consiste à se rendre «esclave du vice et du péché». «Combien de familles sont dans l’angoisse parce que quelques-uns de leurs membres – souvent des jeunes – sont dépendants de l’alcool, de la drogue, du jeu, de la pornographie», constate le pape. Face à ceux qui ont perdu le sens de la vie et toute espérance, ceux qui sont obligés de vivre dans cette misère à cause de conditions sociales injustes, le pape assure que la misère s’apparente à un «début de suicide».

Enfin, le pape propose l’Evangile comme «antidote véritable contre la misère spirituelle», une misère qui frappe les hommes, écrit-il, «lorsque nous nous éloignons de Dieu et refusons son amour». Le pape François invite alors les chrétiens à être des «hérauts joyeux» du «message de miséricorde et d’espérance» de l’Evangile. (apic/imedia/ami/be)

4 février 2014 | 13:19
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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