Arabie: Musulmans choqués

Le meurtre à La Mecque dune franco-algérienne de 15 ans suscite l’émoi

La Mecque, 26 septembre 2010 (Apic) Le viol présumé et le meurtre d’une jeune franco-algérienne de 15 ans à La Mecque, en terre sainte d’Arabie et haut lieu de l’Islam, suscite une vive émotion en Algérie. Ce drame illustre la violence aux alentours de la Grande Mosquée.

Selon l’Agence France presse (AFP) reprise par plusieurs sites internet, l’adolescente était venue à la Mecque avec son père et son frère de 7 ans pour le petit pèlerinage (Omra), qui a lieu en dehors des dates du du Hajj, le grand pèlerinage annuel.

La jeune fille a été retrouvée morte, le 15 septembre dernier, sur le toit d’un immeuble proche de celui où elle résidait avec ses parents. D’après la presse algérienne, elle a été violée puis tuée. Mais pour les journaux saoudiens, elle se serait jetée du balcon ou de la terrasse de son hôtel pour échapper à une tentative de viol.

Le quotidien saoudien «Okaz», cité par l’AFP, a rapporté ce dimanche 26 septembre, que deux ressortissants du Yémen accusés du meurtre, ont été déférés devant la justice. Le principal accusé sera poursuivi également pour tentative de viol, selon le quotidien qui ne précise pas la date de l’ouverture du procès. Les deux Yéménites sont passibles de la peine de mort conformément à la charia, la loi islamique en vigueur en Arabie saoudite.

Agression près sur le lieu saint de l’islam

Aussi bien en Algérie que dans le reste du monde musulman, cette affaire choque. Non pas à cause de sa violence, mais par le fait qu’il se soit produit dans l’endroit le plus sacré de l’Islam. «Ce qui a choqué tout le monde, ce n’est pas l’acte, mais le lieu de l’acte ! Imaginez qu’un tel acte se soit produit aux alentours du Vatican», s’est indigné un internaute algérien sur l’un des nombreux forums consacré au sujet.

Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un tel acte est commis dans les lieux saints. La presse saoudienne rapporte souvent des crimes semblables dans l’enceinte ou aux alentours de la Mecque.

A la fin mars 2010, cinq personnes de nationalité birmane avaient été arrêtées pour avoir enlevé, puis violé une jeune fille et sa mère dans le quartier de Kaâkia.

En août 2009, deux jeunes saoudiens ont enlevé une femme de 27 ans dans un parking, non loin de la Grande Mosquée, puis l’ont violée avant de l’abandonner en plein désert.

En Arabie, pays le plus conservateur au monde et guidée sur la base de la Charia, il y a parfois bien pire sort pour les femmes. Elles peuvent être condamnées pour le viol dont elles ont été victimes. Ainsi, en février de l’année dernière, un juge a ordonné la condamnation, à un an d’emprisonnement et à 100 coups de fouet, d’une femme qui avait été victime d’un viol en réunion. L’infortunée a été punie pour avoir accepté d’être prise en voiture par un homme.

En novembre 2007, une jeune femme de 19 ans avait été condamnée à 200 coups de fouet et six mois de prison pour avoir osé parler de son viol collectif dans une interview à l’organisation américaine, Human Right Watch. (apic/ibc/js)

26 septembre 2010 | 16:22
par webmaster@kath.ch
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