Afrique : La fête de l’Aïd el Adha célébrée vendredi et samedi

Le mouton devient inabordable pour les défavorisés

Dakar, 27 novembre 2009 (Apic) La traditionnelle fête de l’Aïd el addah ou fête des moutons, est célébrée cette année le 27 ou le 28 novembre, selon les pays, par les musulmans du monde entier. Ceux d’Afrique ne sont pas en reste, dans un contexte de crise économique aiguë qui suscite souci et angoisse pour les ménages, particulièrement ceux qui sont défavorisés.

L’Aïd el Adha ne fait pas partie des cinq piliers de l’islam qui sont la foi, la prière, le jeûne du ramadan, l’aumône et le pèlerinage aux lieux saints. Elle est cependant fortement recommandée pour le musulman qui en a les moyens. Elle consiste à immoler un animal domestique (mouton, chèvre, chameau), le 10e jour du mois lunaire de Du al hijja (douzième et dernier mois du calendrier musulman), soit 70 jours après la fin du mois de ramadan. Le sacrifice d’animal perpétue un geste du patriarche Abraham.

Depuis plusieurs semaines, c’est l’effervescence chez les musulmans d’Afrique. Dans les capitales, grandes villes, villes secondaires, centres urbains ou encore les bourgades peuplées, les populations musulmanes préparent la fête. Partout, des troupeaux de moutons sont exposés dans tous les terrains vagues, transformés pour la circonstance en marchés de bétail. Eleveurs et revendeurs de cheptel ont ainsi envahi les lieux.

Selon les médias, de nombreux musulmans trouvent chers les prix proposés par les éleveurs. Au Burkina-Faso où l’Aïd est célébrée vendredi, le quotidien Le Pays, a rapporté qu’il n’y avait pas assez de moutons cette année, si bien que leur prix se négocie entre 30’000 et 290’000 francs CFA (70 à 680 CHF). A cause de la vie chère et des inondations du 1er septembre dernier, les clients n’ont pas afflué.

Des prix «déraisonnables»

En Algérie, les prix des ovins sont «déraisonnables», a estimé le quotidien local La Tribune. Sur près de 21 millions de têtes d’ovins, 3 à 3,5 vont être sacrifiés cette année. Un cheptel en augmentation de 15 à 20% par rapport à l’année dernière, résultat d’une amélioration de la natalité. Ce qui n’a pas empêché la flambée des prix sur le marché. Ils varient entre 15’000 et 60’000 dinars (212 à 848 CHF). Devant l’érosion du pouvoir d’achat et la flambée effrayante des prix, le citoyen devra, encore une fois, se saigner aux quatre veines pour fêter ce rituel religieux, a déploré le quotidien.

Au Sénégal, pour permettre aux plus démunis de se joindre à la fête, des ONG ont mis en place des opérations de dons dans plusieurs localités du pays. L’Aid el Adha est arrivée à un moment où les paysans sont démunis, car ils n’ont pas encore vendu leurs récoltes. D’autres gestes de solidarité des dirigeants ou des particuliers ont également été notés dans plusieurs pays. (apic/ibc/bb)

27 novembre 2009 | 14:06
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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