Le pape a reçu le président de l’Équateur, pays en crise politique
Le président équatorien Daniel Noboa a été reçu au Vatican le 13 mai 2024. Dans un contexte de violents affrontements liés au trafic de drogue dans le pays, la question de la «sécurité publique» a été abordée lors de ses entretiens avec les responsables de la diplomatie pontificale.
Le président Daniel Noboa est, à 36 ans, l’un des plus jeunes présidents du monde. Il a rencontré le pape François au palais apostolique du Vatican dans le cadre de sa première tournée européenne depuis son élection en octobre 2023.
Il s’est entretenu durant 30 minutes avec le pontife, à qui il a offert une représentation artisanale de la Vierge de Cisne, vénérée dans le pays. Le pontife argentin lui a offert une œuvre en bronze représentant une colombe portant un rameau d’olivier, ainsi que les textes de ses principaux discours et messages et un livre sur les appartements pontificaux.
Travail des jeunes, sécurité publique et migrants
Le président Noboa a ensuite été reçu à la secrétairerie d’État par le cardinal Pietro Parolin et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les rapports avec les Etats et les organisations internationales. Les deux parties ont exprimé leur satisfaction pour les «bonnes relations entre l’Équateur et le Saint-Siège, soulignant la collaboration positive entre l’Église et l’État». Le communiqué évoque aussi «la situation sociale et économique, avec une référence particulière au travail des jeunes, ainsi qu’à la question de la sécurité publique et des migrants».
Explosion de l’insécurité
L’Equateur, autrefois considéré comme plus sûr que ses voisins, souffre d’une instabilité croissante, en raison du transfert sur son territoire de certains gangs impliqués dans le trafic de drogue et qui opéraient autrefois en Colombie. Le taux d’homicide y a ainsi augmenté de 800% entre 2018 et 2023. La capitale économique, Guayaquil, est devenue l’une des villes les plus dangereuses du monde.
Daniel Noboa a été élu en octobre 2023 après une campagne très violente, marquée notamment par l’assassinat du candidat Fernando Villavicencio. Le jeune président doit finir le mandat de son prédécesseur Guillermo Lasso, renversé pour une affaire de corruption. Il remettra donc son mandat en jeu en 2025. En attendant, ce fils d’un entrepreneur de la banane, peu expérimenté en politique, a déclaré la guerre aux gangs, déployant l’armée dans les principales villes du pays et procédant à de nombreuses arrestations.
Cette stratégie de la ligne dure s’inspire de la politique menée au Salvador par le président Nayib Bukele, récemment réélu à la tête de son pays. Mais les prisons équatoriennes ne sont pas suffisamment équipées pour faire face à l’afflux de détenus. Les violences et mutineries y ont fait plusieurs centaines de morts depuis 2021.
Congrès eucharistique international en septembre
La capitale de ce pays andin, Quito, doit accueillir du 8 au 15 septembre prochain le 53e Congrès eucharistique international. Un temps envisagée, la venue du pape François est désormais impossible compte tenu de sa tournée en Asie et en Océanie dans cette même période.
Le pape François, qui entretenait une relation chaleureuse avec l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017) – qui vit désormais en exil en Belgique -, s’était rendu dans ce pays en juillet 2015 dans le cadre d’un voyage apostolique qui l’avait également conduit en Bolivie et au Paraguay.
Environ 75% des 18 millions d’habitants sont catholiques. Les communautés évangéliques se sont également diffusées dans le pays, qui compte quelques communautés amérindiennes pratiquant encore des rites traditionnels précolombiens. (cath.ch/imedia/cv/rz)





