Le pape François à la cathédrale de Nour-Soultan, au Kazakhstan, le 15 septembre 2022 | © Vatican Media
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Le pape aux catholiques kazakhs: pas des «administrateurs du sacré»

Les membres du clergé ne sont pas «des administrateurs du sacré ou des gendarmes chargés de faire respecter les normes religieuses», a mis en garde le pape François lors d’une rencontre avec les catholiques du Kazakhstan à la cathédrale Mère de Dieu du Perpétuel Secours de Nour-Soultan, la capitale le 15 septembre 2022.

Le pontife, lors de l’avant-dernière étape de son voyage au Kazakhstan, a enjoint les membres de l’Église catholique à être, par leur proximité avec les gens, «des icônes vivantes du cœur compatissant du Christ».

Dans la petite cathédrale de la capitale de Nour-Soultan – autrefois Astana – le pontife a été reçu par les évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et laïcs du pays. Après un temps de prière, des représentants de chacune de ces réalités ecclésiales ont témoigné de leur vie de chrétiens au Kazakhstan – pays d’Asie centrale ayant une partie de son territoire en Europe – où l’Église catholique représente moins de 1% de la population selon le Saint-Siège.

Catholiques très minoritaires

Comme souvent dans les pays où le catholicisme est une petite minorité, le pape a souligné la «grâce cachée» qu’il y a à être une «petite Église, un petit troupeau». Dans une telle situation, les catholiques peuvent découvrir qu’ils ne sont pas autosuffisants et accompagner humblement les personnes «au lieu de faire étalage de [leurs] forces, de [leur] nombre, de [leurs] structures».

Évoquant la diversité de l’Église au Kazakhstan – polonais, allemands, kazakhs convertis, missionnaires du monde entier –, le pape a souligné combien la beauté de l’Église réside dans le fait d’être une seule famille «dans laquelle personne n’est étranger», un peuple de Dieu «enrichi par de nombreux peuples». L’Église, a-t-il insisté, n’est pas un «peuple élu» ou une «élite religieuse».

Le christianisme présent en Asie centrale dès les premiers siècles

Le pape a ensuite rappelé l’histoire du christianisme en Asie centrale, où il est apparu dès les premiers siècles. Il a aussi évoqué la mémoire des saints du Kazakhstan, donnant en exemple le bienheureux Wladislaw Bukowiński (1904-1974), missionnaire au milieu des camps soviétiques qui connut la prison et les travaux forcés.

François a appelé à ne pas perdre le souvenir de cette évangélisation en cultivant une forme d’émerveillement pour cette «grâce». Mais il a aussi mis en garde contre toute nostalgie qui laisserait le chrétien «s’éternise(r)  dans les mêmes vieilles choses».

Le message du Christ, un événement toujours actuel

«La foi a été transmise par la vie», a expliqué le pontife, et non comme «un code fixé une fois pour toutes». Le message du Christ est un événement toujours actuel qui doit être transmis comme une «nouveauté», a-t-il insisté.

Afin de vivre fraternellement, le pape François a encouragé l’Église kazakhe à faire en sorte que ses communautés, et en particulier les séminaires, soient des «gymnases de vérité, d’ouverture et de partage» et non des milieux «rigides et formels». L’Église, a-t-il souligné, doit être capable d’aller à la rencontre du monde.

«Marie, mère de la grande steppe»

Le pontife a conclu la rencontre – la seconde de la journée après une discussion privée avec les jésuites de la région – en récitant une prière à la Vierge puis un Notre-Père avec l’assemblée. Il a enfin béni une icône de «Marie, mère de la grande steppe». Dans l’après-midi, le pape François est attendu au Palais de l’indépendance pour son dernier discours à l’occasion de la cérémonie de clôture du Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles. (cath.ch/imedia/cd/be)

Le pape François à la cathédrale de Nour-Soultan, au Kazakhstan, le 15 septembre 2022 | © Vatican Media
15 septembre 2022 | 10:18
par I.MEDIA
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