Le pape Chénouda III d’Alexandrie, patriarche de l’Eglise copte orthodoxe
117ème patriarche d’Alexandrie, le pape Chénouda III est vénéré comme un saint homme par les coptes et nombre d’autres Egyptiens qui louent son patriotisme. Populaire dans tout le monde arabe, surnommé le «pape des Arabes» notamment pour ses prises de position sur le statut de Jérusalem et le droit des Palestiniens, le pape Chénouda est un figure emblématique, dont les sermons attirent les foules à la cathédrale d’Abbasiya au Caire. Son amitié avec le président Yasser Arafat est bien connue.
Comme saint Marc qui a évangélisé l’Egypte, le pape Chénouda est pour beaucoup l’apôtre du christianisme du XXe siècle en Egypte. Il préfère qu’on le compare à saint Athanase, réputé comme gardien du christianisme. Le patriarche a adopté le patronyme de «Chénouda», du nom du supérieur du Monastère Blanc de la ville de Sohag, en Haute-Egypte, auteur de nombreux livres théologiques et d’études sociales.
Profondément marqué par son modèle de Sohag, Chénouda a suivi son exemple en se retirant du monde dans le désert du Wadi Natroun, où il vécut comme moine sous le nom d’Antonius, de 1954 à 1962, année il où fut choisi par le pape Karolos VI comme son secrétaire. Il a été ordonné prêtre la même année de son entrée au monastère.
L’enfance du pape Chénouda a aiguisé son caractère et sa pensée. Né dans le gouvernorat d’Assiout en 1923, dans une famille aisée, il perdit sa mère à sa naissance. Dans son jeune âge, rien ne le prédisposait à être prêtre. Il rêvait plutôt faire des études de médecine. «Je ne sais pas pourquoi je rêvais de médecine alors que je me sentais inapte à cette profession. Je ne peux même pas supporter la vue d’une petite blessure», a-t-il confié un jour. Diplômé de l’Académie militaire et de la Faculté des lettres, il choisit l’enseignement. En 1954, il décide de devenir prêtre et entre au couvent au Wadi Natroun. Il est ordonné évêque en 1962. En 1971, à 48 ans, il succède au pape Karolos VI et devient, par la force des choses, une personnalité politique à cause de ses démêlés avec les autorités. Il s’affronte avec le président Sadate, en particulier à propos des divorces de coptes prononcés par les tribunaux civils et le refus de l’Eglise de remarier les divorcés. En mai 1980, le président Sadate alla jusqu’à révoquer son décret de nomination comme patriarche d’Alexandrie.
Chénouda choisit alors de se retirer au monastère d’Anba Bishoï, dans le désert du Wadi Natroun. Sadate à cette époque fit arrêter un millier de personnalités religieuses et politiques. Le pape reclus reviendra de son exil intérieur après l’assassinat de Sadate et l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak. (apic/be)