Le pape François dénonce les faux prophètes (Photo: flickr/catholicism/cc)
Vatican

Le pape ému par son voyage aux Philippines

Rome, 20 janvier 2015 (Apic) Au cours des quinze heures du vol retour entre Manille et Rome, le pape François a accordé un peu plus d’une heure de conférence de presse aux journalistes présents dans l’avion. Outre bilan de son voyage en Asie, il a abordé des thèmes aussi variés que la liberté d’expression, la corruption, la «colonisation idéologique», la théorie du genre ou encore la contraception. Le pape François a aussi évoqué ses probables prochains déplacements en Afrique et en Amérique latine en 2015, rapporte Radio Vatican.

François a répondu aux réactions suscitées par ses propos, dans le vol Colombo – Manille, sur le «coup de poing» donné à celui qui insulterait sa mère. En théorie, tous sont d’accord pour tendre l’autre joue en cas de provocation, mais en réalité répond François, «nous sommes tous humains». Et donc une offense répétée peut provoquer une réaction. Le pape appelle ainsi à la prudence. «Je ne peux pas insulter, provoquer continuellement une personne, précise-t-il, car je risque de l’énerver, je risque de provoquer une réaction injuste. C’est humain. La liberté d’expression doit donc tenir compte de la réalité humaine et doit donc être prudente».

Sur la scène géopolitique mondiale, le Souverain Pontife a exclu toute peur de la Chine : le Dalaï-lama n’a pas été reçu au Vatican car il est «habituel dans le protocole de la Secrétairerie d’Etat de ne pas recevoir de chef d’Etat ou de ce niveau quand ils sont réunis à Rome pour une rencontre mondiale». Le Dalaï-lama était dans la capitale italienne mi-décembre pour une rencontre entre Prix Nobel de la paix.

Vers l’Afrique et l’Asie

Après l’Asie, François regarde déjà vers d’autres horizons. «L’idée est d’aller en République centrafricaine et en Ouganda avant la fin de l’année», dit-il, mais tout est pour l’heure à l’état de projet, comme l’Equateur, la Bolivie et le Paraguay au début de l’été, et d’évoquer aussi le Chili, l’Argentine et l’Uruguay pour l’année suivante. Le Pérou pourrait également être une destination, mais François a déjà exclu le Mexique et le passage de la frontière pour se rendre aux Etats-Unis en septembre, où il ira à Philadelphie, New-York et Washington, excluant aussi la Californie.

A un journaliste qui lui a demandé s’il comptait béatifier personnellement l’archevêque Romero, il a répondu vaguement qu’il y aura une «guerre» entre le cardinal Amato (préfet pour la congrégation des causes des saint ndr) et Mgr Paglia (président du Conseil pontifical pour la famille ndr).

François a aussi à nouveau dénoncé la corruption, un «mal mondial» qui «fait facilement son nid dans les institutions» et dont les victimes favorites sont les pauvres. Au pape d’inviter alors à être mendiants, car ils «ont des valeurs que nous n’avons pas».

«Les catholiques ne sont pas des lapins»

Autre thème abordé, celui de la contraception et du mythe qui dit que les chrétiens doivent faire beaucoup d’enfants. Le pape François a rappelé que l’Eglise a toujours encouragé le principe de la maternité et de la paternité responsables, comme l’indique l’encyclique ‘Humanae vita’ de Paul VI. «Certains croient que pour être de bons catholiques, il faut être comme des lapins. Non», a tranché le pape.

Une gestuelle philippine émouvante

Qu’a appris le Saint-Père des Philippins ? «Surtout les gestes» et l’amour qui les accompagne. Ceux-ci l’ont ému car ils n’étaient pas protocolaires, car ils étaient l’expression d’un enthousiasme sincère. Ému en voyant un père soulever son fils par-dessous la foule pour qu’il soit béni par le pape, comme s’il voulait dire : »c’est mon trésor, mon avenir, mon amour».

«C’est la façon de le faire qui m’a touché, le geste de maternité, de paternité, de joie, raconte François. Il s’agit d’un peuple qui sait souffrir et qui est capable de se relever et d’aller de l’avant.» Le Saint-Père se rappelle alors sa rencontre avec le père de cette fille tuée à Tacloban juste après la messe : «j’ai été frappé par un père qui cherchaient des mots pour accepter cela. Ces gestes m’ont touché».

Ces gestes dont se rappelle François sont aussi ceux des survivants du typhon Haiyan. «Voir tout ce peuple de Dieu prier après cette catastrophe, explique-t-il, m’a fait me sentir comme anéanti, j’en ai presque perdu ma voix», a-t-il conclu. (apic/rv/mp)

 

Le pape François dénonce les faux prophètes
20 janvier 2015 | 09:42
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 3 min.
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