Le pape exhorte le Kazakhstan à développer «une saine laïcité»
Le pape François a encouragé, le 4 avril 2024, le Kazakhstan à développer la liberté religieuse. Le pontife recevait les participants au premier colloque entre le dicastère pour le Dialogue interreligieux et le congrès kazakh des leaders des religions traditionnelles et mondiales.
Le pape s’est rendu au Kazakhstan en septembre 2022 afin de participer au VIIe congrès de cette plate-forme kazakhe, qui rassemble les plus hautes autorités du pays et le Centre Noursoultan Nazarbayev pour le dialogue interreligieux et entre les civilisations.
Faisant mémoire de ce voyage dans ce pays à majorité musulmane, le pontife a salué une «plate-forme unique et bien expérimentée» pour le dialogue entre le monde des religions, de la politique, de la culture, et des moyens de communication. Un dialogue, a-t-il ajouté, qui «correspond à la vocation du Kazakhstan à être pays de la rencontre». Et de saluer «l’harmonie entre les religions, les ethnies et les cultures […] dont votre grand pays peut être fier».
Reconnaître l’apport des religions à la société
Le pape a invité particulièrement les Kazakhs à cultiver «le respect des diversités, élément indispensable dans la démocratie», avant de glisser que celle-ci «doit être constamment promue». Il a plaidé pour un État «séculier» et pour «une saine laïcité qui ne mélange pas religion et politique, mais les distingue pour le bien des deux, et qui reconnaisse en même temps aux religions leur rôle essentiel dans la société, au service du bien commun».
Le Kazakhstan est un pays musulman sunnite à plus de 70%. Le christianisme, principalement orthodoxe, représente environ 25% de la population. Le pays abrite également de petites communautés chiite, catholique (env. 2%), bouddhiste et juive. RZ
Au fil de son discours, le pape a aussi souhaité le «traitement juste et équitable des diverses composantes ethniques, religieuses et culturelles en ce qui concerne le travail, l’accès aux administrations publiques et la participation à la vie politique et sociale du pays, afin que personne ne se sente discriminé ou favorisé en raison de son identité spécifique». Enfin, le successeur de Pierre a appelé à promouvoir et faire «tous les efforts» pour la paix, dans un monde où «la rhétorique belliciste est malheureusement trop à la mode».
Le 19 janvier dernier, le pape avait reçu au Vatican le président de la République du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, ainsi que le président du Sénat et chef du secrétariat du Congrès, Mäulen Ashimbayev. Les trois hommes avaient parlé notamment de coopération interreligieuse. (cath.ch/imedia/ak/rz)





