Le pape François appelle à combattre la pédopornographie

Le pape François a appelé à combattre le phénomène «très grave» de la pédopornographie, lors d’une audience à des responsables de la lutte contre les abus dans l’Église en Italie, le 18 novembre 2023. «Où sont fabriqués ces films? Qui en est responsable? Dans quel pays?», a-t-il demandé, s’inquiétant que «les choses les plus horribles se répandent sur les téléphones portables».

Le pontife recevait en audience les participants de la première rencontre des services et des centres d’écoute territoriaux pour la protection des mineurs promue par la Conférence épiscopale italienne, en présence de son président, le cardinal Matteo Zuppi. «Nous ne pouvons pas nous arrêter dans nos efforts pour protéger les mineurs et les personnes vulnérables», a-t-il insisté dans le discours qu’il leur a délivré, les invitant à «combattre toutes les formes d’abus, qu’il s’agisse d’abus sexuels, d’abus de pouvoir ou d’abus de conscience».

Exprimant sa reconnaissance aux personnes qui travaillent dans les centres d’écoute et aux services de protections de l’enfance mis en place par les évêques italiens, François leur a demandé aussi de se pencher sur «une chose très grave qui se produit»: la production et la diffusion de vidéos pédopornographiques.

«Cela arrive, en effet, c’est à la portée de n’importe quelle personne qui paie, sur son téléphone portable», s’est alarmé le pape. Et a demandé: «Où sont fabriqués ces films? Qui en est responsable? Dans quel pays?». «Je vous en prie, travaillez sur ce sujet: c’est un combat que nous devons mener, car les choses les plus horribles se répandent sur les téléphones portables», a insisté le pape François.

Le silence sur les abus commis dans les familles

Le primat d’Italie a demandé aux responsables des centres d’écoute de fonder leur action sur trois verbes: «surveiller, écouter et prendre soin». Il a insisté sur l’importance, pour les mettre en œuvre, de «rendre toute la communauté responsable» de la protection des mineurs et des personnes les plus vulnérables, évoquant le besoin d’un «renouveau intérieur et communautaire, dans la justice et la vérité».

Mais le pontife a invité à ne pas limiter cette vigilance à l’Église. Il a rappelé que la plupart des abus ont lieu «au sein de la famille ou du voisinage». «Chut, tout est couvert: oncles, grands-parents, frères», a-t-il déploré, ciblant aussi le monde du sport et de l’éducation.

Les communautés catholiques, a insisté le pape François, «doivent être une provocation saine pour la société, dans leur capacité à assumer les erreurs du passé et à ouvrir de nouvelles voies». Il a exhorté à la «mise en œuvre de procédures et de bonnes pratiques» et a encouragé à «poursuivre les auteurs» des crimes pour faire «œuvre de justice». (cath.ch/imedia/cd/bh)