Le pape François reçoit l'ambassadeur ukrainien près le Saint-Siège
Quelques heures avant de partir pour Marseille, le pape François a reçu Andrii Yurash, ambassadeur d’Ukraine près le Saint-Siège, le 22 septembre 2023, au Vatican. Cette audience, qui n’a pas été commentée de part et d’autre, a eu lieu alors que sont apparues dernièrement des tensions entre Rome et Kiev après des propos du pape sur la « grande Russie ».
Andrii Yurash, nommé en urgence par le gouvernement ukrainien le 3 mars 2022 quelques jours après le début de l’offensive russe, a présenté ses lettres de créances au pontife le 7 avril suivant. Le diplomate s’est depuis montré très actif, n’hésitant pas à faire publiquement pression sur le Saint-Siège pour qu’il prenne position en faveur de son pays, ou à critiquer ouvertement des positions du Vatican.
Ces dernières semaines, une référence du pontife à la « grande Russie » et à Catherine II et Pierre le Grand lors d’une visioconférence avec des jeunes catholiques russes, a suscité une vive polémique. Le conseiller présidentiel ukrainien Mikhail Podolyak est allé jusqu’à rejeter toute médiation du Saint-Siège en qualifiant le pape de « pro-russe et non crédible ».
Dans l’avion de retour de son voyage en Mongolie, le 4 septembre, le pape a précisé qu’il avait demandé aux jeunes russes d’ « assumer leur héritage », tout en assurant qu’il « n’a pas pensé à l’impérialisme en disant ça ». Il s’est à nouveau expliqué sur ses paroles en recevant les évêques du Synode de l’Église gréco-catholique ukrainienne (UGCC) en privé pendant près de deux heures, le 6 septembre.
Le pontife a reçu Andrii Yurash à plusieurs reprises, notamment le 6 août 2022. L’ambassadeur ukrainien lui avait alors demandé de venir en Ukraine avant de se rendre au Kazakhstan.
Cette nouvelle visite au Palais apostolique de l’ambassadeur ukrainien survient aussi quelques jours après celle du nouvel ambassadeur de la Fédération de Russie, Ivan Soltanovsky, reçu dans la matinée du 18 septembre. La volonté expresse de la diplomatie vaticane est de garder le dialogue avec les deux parties au conflit, sans choisir de camp. (cath.ch/imedia/ak/mp)