L'Irlandaise Marie Collins a démissionné de la Commission  pontificale pour la protection des mineurs (photo Keystone /Andrew Medichini)
Vatican

Le pape François rencontre huit victimes d’abus commis par des membres du clergé

Le pape François a reçu pendant une heure et demie le 25 août 2018, à la nonciature de Dublin, en Irlande, des victimes d’abus sexuels, de pouvoir et de conscience commis par des membres du clergé a annoncé Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Selon des victimes, le pontife aurait eu des mots particulièrement forts.

Comme annoncé dès le 21 août, le pontife a profité de son voyage en Irlande pour rencontrer des victimes d’abus, mais le Vatican n’avait alors pas donné plus de précisions. Selon Greg Burke, ce sont ainsi huit victimes «d’abus clérical, religieux et institutionnel» qui ont pu s’entretenir avec lui en début de soirée pendant 90 minutes.

Parmi les personnes reçues figure notamment Marie Collins, ancien membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Cette femme irlandaise, violée par un prêtre dans son enfance, avait démissionné de cette institution en mars 2017 face à l’inaction selon elle pour poursuivre les évêques ayant couvert des abus.

Le Père Patrick McCafferty, le révérend Joe McDonald, Damian O’Farrell, Paul Jude Redmond, Clodagh Malone et Bernadette Fahy, sont les autres victimes qui ont rencontré le successeur de Pierre. A celles-ci, s’ajoute une victime du Père Tony Walsh qui a souhaité conservé l’anonymat.

Une parole virulente du pape

Selon un communiqué de Paul Jude Redmond et Clodagh Malone publié à l’issue de la rencontre, le pape a eu une parole particulièrement forte. Selon eux, il »a condamné la corruption et la couverture à l’intérieur de l’Eglise comme de la merde«. Il a aussi présenté ses excuses à chacune des victimes. Pour Clodagh Malone, cette rencontre a été «très puissante, le pape a écouté avec un intérêt authentique».

Plus tôt dans la journée, en s’adressant aux autorités civiles et politique du pays, l’évêque de Rome avait reconnu «l’échec» initial des responsables catholiques irlandais face à ces cas d’agressions. C’est une «cause de souffrance et de honte», avait-il admis. Il avait alors appelé à un plus grand engagement en réponse à ces «crimes ignobles». Le 20 août dans une ›lettre au peuple de Dieu’, le pape François avait appelé les fidèles à l’exercice pénitentiel de la prière et du jeûne pour faire repentance.

Fort, le discours du chef de l’Eglise catholique devant les autorités irlandaises, avait alors toutefois suscité un commentaire laconique de Marie Collins : «décevant, rien de nouveau». Comme de nombreuses victimes. mais aussi des membres du clergé et des fidèles, elle dit vouloir des actions concrètes après les mots. Cela avait d’ailleurs déjà été sa réaction après la publication de la ›lettre au peuple de Dieu’ du 20 août. (cath.ch/imedia/xln/mp)

L'Irlandaise Marie Collins a démissionné de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (photo Keystone /Andrew Medichini)
25 août 2018 | 21:11
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Abus sexuels (1207), Irlande (87), voyage du pape (389)
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