Le pape reçoit la présidente péruvienne

Le pape François a reçu la présidente de la République du Pérou, Dina Boluarte, en privé pendant 25 minutes au Vatican, le 14 octobre 2023. Cette rencontre a eu lieu alors que le pays sud-américain est plongé dans une grave crise politique depuis près d’un an. 

La chef d’État, qui a reçu la charge de présidente par intérim en décembre 2022, a également rencontré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, et le secrétaire pour les relations avec les États – l’équivalent du ministre des Affaires étrangères –, Mgr Paul Gallagher. Les entretiens ont été l’occasion de saluer « la collaboration positive entre l’Église et l’État en vue de la promotion des valeurs morales, du bien commun, du dialogue et de la construction de la paix sociale », peut-on lire dans la note du Vatican. 

Les parties ont également évoqué la situation socio-politique de la région, avec « une attention particulière au phénomène des migrations et à l’impact du changement climatique ». 

Au cours du traditionnel échange de dons, le pape François a offert à son hôte une sculpture en bronze représentant une fleur naissante portant l’inscription «La paix est une fleur fragile» en italien, ainsi que des documents de son magistère. La présidente péruvienne a offert quant à elle un plateau en argent, un tableau de la Sainte Famille et des produits typiques de son pays. 

Dina Boluarte et son gouvernement, accusés d’atteintes aux droits de l’homme, font l’objet de fortes contestations au Pérou, où de violentes manifestations populaires se sont multipliées ces derniers mois. Le pontife argentin a pris la parole à plusieurs reprises pour appeler la nation à la réconciliation.

Ainsi lors de l’angélus du 22 janvier 2023, le pape François avait invité à «prier pour que cessent les actes de violences au Pérou», s’inquiétant depuis la place Saint-Pierre des graves troubles dans le pays d’Amérique du Sud. « La violence éteint l’espoir d’une solution juste aux problèmes », avait mis en garde le pape, alors que les heurts entre les manifestants et la police avaient fait des dizaines de morts. Le pontife argentin avait alors demandé « le plein respect des droits de l’homme et de l’État de droit ». 

Lors de l’angélus du 26 mars suivant, l’évêque de Rome avait à nouveau appelé à prier « pour la réconciliation » de ce pays « qui souffre tant ». Après un temps d’accalmie, les protestations anti-gouvernement ont repris en juillet dernier, demandant la démission de la présidente, ainsi que la tenue d’élections anticipée. 

Ces derniers mois, par ailleurs, le Vatican a dépêché au Pérou Mgr Charles Scicluna pour enquêter sur un groupe de laïcs accusé de graves scandales d’abus.  (cath.h/imedia/ak/mp)