La Havane: Le Saint-Siège a demandé la libération de prisonniers politiques à Cuba
Le pape souhaite que le Vendredi saint devienne un jour férié
La Havane 27 mars 2012 (Apic) A l’occasion de la visite de Benoît XVI au palais présidentiel de La Havane, dans l’après-midi du 27 mars, la délégation du Saint-Siège a évoqué la question de la libération des prisonniers politiques sur l’île, a laissé entendre le porte-parole du Vatican. Le Père Federico Lombardi a également annoncé que le pape avait demandé au président Raúl Castro que le Vendredi saint devienne un jour férié dans le pays communiste.
Dans la soirée du 27 mars, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a rencontré les journalistes à La Havane. A la demande de savoir si le Vatican avait profité de la visite du pape à Cuba pour demander la libération de prisonniers politiques et donné une liste précise de ces prisonniers, le Père Lombardi a confirmé que «le thème d’une requête de caractère humanitaire avait été abordé». Il n’a cependant pas donné plus de détails, en particulier de noms de prisonniers.
Au lendemain de l’arrestation d’un homme qui avait manifesté son opposition au régime peu avant la messe célébrée par le pape à Santiago, le porte-parole du Vatican a également confié que le Saint-Siège avait souhaité être informé sur sa situation. «Une chose est de manifester son opinion, une autre est de le faire en dérangeant une cérémonie», a cependant nuancé le jésuite.
S’il n’est pas prévu que Benoît XVI rencontre de groupe d’opposants au régime et celui des «Dames en blanc» en particulier, le Père Lombardi a cependant assuré que le pape était «bien informé de cette situation», qu’il avait reçu leurs messages et connaissait leurs préoccupations. «Ce n’est pas pour rien, a noté le père jésuite, que le pape parle souvent des attentes des Cubains». Les «Damas de blanco» sont un groupe d’épouses et de proches de détenus politiques.
Interpellé par ailleurs sur une éventuelle rencontre entre Benoît XVI et l’ancien président cubain Fidel Castro, le Père Federico Lombardi dit une nouvelle fois qu’il était «possible qu’elle ait lieu», relevant que le pape était à Cuba «jusqu’à demain après-midi».
Vendredi saint férié
Devant la presse, le père Lombardi est revenu sur le contenu de la rencontre entre Benoît XVI et Raúl Castro, quelques heures plus tôt, indiquant en particulier que, durant sa conversation avec le président, le pape avait «souligné l’importance du Vendredi saint pour les catholiques cubains, demandant que ce jour puisse être un jour férié». Le père Lombardi a précisé que la réponse des autorités ne serait pas immédiate. Visitant Cuba en janvier 1998, Jean Paul II avait déjà demandé à Fidel Castro que Noël devienne férié, avec succès. En décembre 1998, le jour de Noël était ainsi redevenu férié, 30 ans après sa suppression.
Cette rencontre d’une quarantaine de minutes a aussi été l’occasion, selon le porte-parole du Vatican, d’évoquer «les bonnes relations entre le Saint-Siège et Cuba, et en particulier de l’Eglise, de sa mission, de son désir de nouvelles ouvertures pour pouvoir toujours mieux effectuer sa mission».
L’émotion du pape
Le Père Lombardi a également rapporté que, le matin même, au séminaire où il logeait à Santiago de Cuba, le pape avait célébré la messe en privé en présence d’une dizaine de sœurs contemplatives des Missionnaires de la charité. L’une des religieuses, comme le veut la tradition dans cette communauté, avait reçu 20 ans plus tôt, à son entrée en religion, la tâche de prier chaque jour pour un prêtre. Ce prêtre était le cardinal Joseph Ratzinger. Après la messe, cette religieuse indienne a mis une couronne de fleurs autour du cou de Benoît XVI. «Le pape était très ému», a précisé le Père Lombardi.
La visite effectuée le matin par Benoît XVI au sanctuaire de la Vierge de la Charité, où son prédécesseur n’avait pas pu se rendre lors de son voyage en 1998, est «un moment central de ce voyage du pape à Cuba», a encore assuré le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. (apic/imedia/ami/bb)