Les pourparlers menés depuis des années toujours au point mort

Le patriarcat de Moscou souhaite une reconnaissance de l’Eglise orthodoxe en Chine

HongKong, 2 juillet 2004 (Apic) Dionisy Pozdnyaev, prêtre orthodoxe russe du Service des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a qualifié la situation de l’Eglise orthodoxe en Chine de «très mauvaise», au cours de son récent passage à HongKong. Le patriarcat de Moscou souhaite que l’Eglise orthodoxe en Chine obtienne des autorités chinoises la reconnaissance officielle de son existence

«Bien qu’il existe quatre églises orthodoxes en Chine, a-t-il souligné, il n’y a aucun prêtre orthodoxe actuellement en Chine et des certaines de communautés de fidèles ne disposent pas de lieux de culte».

Il a cependant précisé que des pourparlers étaient menés «depuis quelques années» entre Pékin et le patriarcat de Moscou et que l’Eglise orthodoxe russe «espérait qu’ils pourraient aboutir avant les Jeux olympiques de Pékin, en 2008».

Le patriarcat de Moscou, a encore ajouté le prêtre orthodoxe, souhaite que le gouvernement chinois reconnaisse l’Eglise orthodoxe au même titre que les cinq religions disposant d’une reconnaissance officielle (bouddhisme, catholicisme, protestantisme, taoïsme et islam). Selon lui, cette étape est nécessaire afin «en premier lieu de recréer la hiérarchie de l’Eglise, qui a été totalement anéantie en 1966», lors de la Révolution culturelle.

L’Eglise orthodoxe russe espère enfin que le gouvernement chinois permettra au patriarcat de Moscou d’apporter «tout type de soutien» aux orthodoxes en Chine «pour la formation de l’Eglise, les programmes sociaux et la publication de livres d’Eglise».

Une petite communauté

Selon le P. Pozdnyaev, il existe aujourd’hui environ 13’000 fidèles orthodoxes en Chine, qui, souvent, comptent une ascendance russe dans leur famille. Ils se réunissent dans cinq lieux de culte:

A ce jour, le gouvernement chinois reconnaît seulement l’Eglise orthodoxe dans les régions autonomes du Xinjiang et de Mongolie intérieure où elle est désignée sous le vocable d’»Eglise orthodoxe chinoise». L’Eglise orthodoxe en Chine fait remonter son existence au XVIIe siècle, lorsque des missionnaires russes ont commencé à circuler à travers toute la Chine.

Un exarchat oriental a été fondé en 1946 avec deux diocèses, l’un à Pékin et l’autre à Harbin. Mais la politique antireligieuse du régime maoïste a forcé le patriarcat de Moscou à rompre les relations avec les orthodoxes chinois en 1957. La Révolution culturelle fut ensuite responsable de la mort ou de la disparition de la plupart des prêtres orthodoxes autonomes chinois et les réformes entreprises par Deng Xiaoping n’ont pas permis une renaissance de l’Eglise orthodoxe comparable à la renaissance des autres Eglises chrétiennes. Dans les années 1990, à Shanghai, une église orthodoxe avait été «reconvertie» en bourse des valeurs. (apic/eda/pr)

2 juillet 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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