Le patriarche oecuménique de constantinople et le

«Catéchisme» (220393)

Des convergences, mais aussi des divergences

Rome, 22mars(APIC) Le nouveau «Catéchisme de l’Eglise catholique» laisse certes apparaître des convergences entre

l’Eglise catholique et l’orthodoxie, mais aussi des divergences, en particulier «lorsque le Catéchisme définit le pape

comme le principe et le fondement de l’Eglise, doté d’un pouvoir plénier et universel», déclare le patriarche oecuménique

de Constantinople, Bartholomaios Ier, dans une interview accordée au mensuel italien «Trenta Giorni».

Le patriarche de Constantinople, qui passe pour un connaisseur de la réalité de l’Eglise occidentale, reconnaît que

«Vatican II a redécouvert l’importance du Collège épiscopal»,

mais, ajoute-t-il, le Concile n’en a pas tiré toutes les conséquences: «Depuis la réforme grégorienne à Vatican I, la

diaconie de l’Eglise de Rome est devenue un pouvoir absolu.

Et Vatican II n’a pas osé établir une véritable interdépendance entre le pape et les évêques».

«Le catàchisme, fait cependant observer le patriarche, est

un recentrage sur l’essentiel, ce dont les orthodoxes ne peuvent que se réjouir. Il attribue une importance fondamentale

aux Pères de l’Eglise (…) Il liquide les restes d’un augustinisme abâtardi – notamment en ce qui concerne le sort des

enfants morts sans baptême – ainsi que les excès de la conception de la rédemption selon saint Anselme. Le mystère du

Christ, le caractère central de la résurrection, la participation de l’homme à la vie trinitaire sont définies avec force et clarté».

Mgr Bartolomaios Ier admire, dans le catéchisme, «la description de la destinée spirituelle de l’homme en tant

qu’image de Dieu», ainsi que la présentation de l’Eglise

«comme mystère du Christ et comme puissance de résurrection

dans l’Esprit Saint». Il observe à ce propos: «On suit intégralement le Credo du 7e Concile oecuménique de Nicée (787).

Après tant d’hésitation, il s’agit enfin de la pleine réception de ce Concile par l’Eglise latine».

Divergences doctrinales

Par contre, le patriarche juge «précaire et douteux» le

lien établi par le «Catéchisme» entre les données et la

science et les affirmations théologiques sur l’origine du

monde et du mal: «Peut-on défendre une conception traditionnelle du paradis et de la chute sans continuer d’affirmer la

mort en tant que phénomène naturel?» demande-t-il.

A propos de l’eschatologie, ou espérance du Royaume, le

patriarche de Constantinople pose également la question:

«Faut-il reprendre sans nuances les formules individualistes

qui remontent, pour l’essentiel, au XIVe siècle. (…) Il

s’agit de problèmes fondamentaux pour les hommes d’aujourd’hui, qui oscillent tragiquement entre l’angoisse du néant et les promesses mensongères de la réincarnation».

Enfin, à propos du mariage et du célibat, le patriarche

estime qu’»il ne faut pas exagérer l’importance des différentes disciplines entre le catholicisme et l’orthodoxie». Ce

qu’il faut approfondir, conclut-il, «c’est la convergence

dans la foi, dans notre façon d’aller à l’essentiel. La foi

pénétrée de charité permettra de surmonter et d’équilibrer

les différences». (apic/cip/pr)

22 mars 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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